L’influence du genre chez les assistants familiaux
La professionnalisation des assistantes familiales depuis la loi de 2005 a conduit à une entrée plus importante des hommes dans ce métier, selon une étude de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) publiée le 10 octobre 2017. Reconnue par un diplôme d’Etat, de plus en plus en plus formalisée et régulée, la profession d'assistante familiale qui tend à perdre sa « dimension maternelle » reste toutefois exercée par une minorité d’hommes - 7,2% en 2014. En interrogeant une vingtaine d’entre eux, l’étude montre que leur activité s’inscrit majoritairement dans le cadre d’une reconversion professionnelle et souvent lorsque la conjointe exerce déjà cette profession - 88% de l’échantillon. Ils expliquent leur choix par la volonté de donner un nouveau sens, « altruiste », à leur vie professionnelle.
Parmi les spécificités liées au genre masculin, ils expriment l’absence de rivalité avec les mères des enfants accueillis, contrairement à un sentiment parfois vécu par les professionnelles, ainsi qu’une référence à l’autorité pour des enfants souvent sans relations avec leur père. Ainsi, les assistants familiaux trouvent une place « non seulement différenciée mais spécifique et valorisante dans cet univers traditionnellement occupé par les femmes » relèvent les auteures. Ils s’assimilent à des travailleurs sociaux et laissent souvent les tâches liées au corps et à l’intime - maladie, propreté, vêtements - à leurs épouses. Cette plus grande distance avec la sphère intime engendrerait un écart moindre pour les hommes entre « le réel du travail et le travail prescrit », et donc un « positionnement professionnel plus assuré » que celui des assistantes familiales.