Vers une « réflexion nationale » sur le métier d’assistante familiale
Dans la foulée de la stratégie de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, la stratégie nationale de protection de l’enfance et de l’adolescence 2018-2022 qui devait être présentée en mai, a été reportée. Lors des Assises nationales de la protection de l’enfance, le 29 juin à Nantes, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a toutefois précisé les grandes orientations qu’elle souhaitait impulser.
Cette stratégie s’inscrira « pleinement dans la poursuite de la dynamique de la loi du 14 mars 2016 » réformant la protection de l’enfance, dont « les progrès sont réels et tangibles ». Toutefois, Agnès Buzyn s’est déclarée frappée par « les difficultés multiples que peuvent connaître certains enfants, leur parcours chaotique, et leur scolarité émaillée de ruptures ». Elle regrette également le cloisonnement persistant des approches « entre le social et le médicosocial » pour les enfants porteurs de handicap et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
« Les difficultés du métier d’assistant familial dont j’ai connaissance me confirment qu’il est nécessaire de mener une réflexion nationale sur la réalité de ce métier » a-t-elle ajouté. Pour cette stratégie, Madame Buzyn a défini quatre priorités :
- la lutte contre toutes les violences faites aux enfants et un meilleur repérage,
- l’amélioration de la prévention contre les violences intrafamiliales, en lien avec la stratégie de soutien à la parentalité présentée le 29 juin,
- l’accès au soin des enfants accompagnés par l’ASE,
- l’accompagnement des jeunes majeurs en fin de parcours à l’ASE.
Sur ce sujet, une proposition de loi déposée le 13 juin à l’Assemblée nationale par plus d’une centaine de députés, sous la houlette de la présidente de la commission des affaires sociales Brigitte Bourguignon, sera discutée à l’Assemblée le 11 juillet. Elle vise à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs et à mettre fin aux sorties sèches de l’ASE, comme le préconisait déjà le Conseil économique social et environnemental (CESE) dans son avis adopté le 13 juin.
Selon Agnès Buzyn, des échanges auront lieu courant juillet avec les différents acteurs de la protection de l’enfance afin d’affiner cette stratégie, qui s’inscrira en « nécessaire complémentarité » avec la stratégie de lutte contre la pauvreté.
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