Appels au 119 : les négligences lourdes augmentent en 2016
Le 119 - Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger (SNATED)- a reçu près de 470 000 appels en 2016, soit 1284 appels par jour, selon un bilan publié le 20 novembre 2017 à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant. Sur ces appels, 32 766 ont donné lieu lieu à des aides immédiates ou des informations préoccupantes, soit 90 par jour. Près de 60% des situations n’étaient pas connues pour des faits de maltraitance.
Une majorité d’appels est effectué par les mères, 4 appelants sur 10 sont membres de la famille proche – parents, beaux-parents, grands-parents, frères et sœurs - et 11% des appelants sont les enfants, adolescents ou jeunes majeurs concernés. Sur les 32 155 enfants en situation de danger, plus de deux sur trois sont concernés par une information préoccupante, avec une moyenne d’âge de 8,5 ans. Parmi les dangers évoqués, la part des négligence lourdes « augmente nettement en 2016 » pour atteindre 22,3%, devant les violences physiques (21%). Les violences psychologiques restent prépondérantes (36,1%).
Un enfant peut être victime de plusieurs auteurs présumés : père et mère, mère et beau-père, ce qui a conduit à identifier près de 64 000 auteurs présumés. Ils font très majoritairement partie de la famille proche (94,4%): dans un cas sur deux, il s’agit de la mère. Ce ratio s’explique par le fait que les enfants concernés vivent principalement en résidence chez leur mère : elles appellent en cas de difficulté ou quand elles craignent de passer à l’acte car elles se sentent dépassées. Dans un cas sur trois le père est l’auteur présumé et pour un tiers des enfants, les deux parents sont auteurs présumés.
Parmi les suites apportées à ces situations : 59% ont donné lieu à des suivis de proximité, 21,9% à des mesures judiciaires et 20% à des prestations administratives.
Depuis le 20 novembre 2017, le SNATED centralise également les appels émis au 116 111, le numéro d’urgence européen pour l’enfance en danger.