Le quotidien des assistantes maternelles : un travail dense mais peu visible
Les assistantes maternelles doivent au quotidien « contenir leurs émotions d’une part, et être en état permanent d’alerte d’autre part », souligne une étude de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) publiée en février 2018.
Pression pour maintenir en « bon état » les enfants, peur de l’accusation de maltraitance, charge de travail importante, éventuelles difficultés rencontrées avec les enfants et les parents : le document met en exergue la lourde « charge mentale » de ce « travail émotionnel et relationnel ».
Dans une thèse de sociologie (2011), Anne Tirmarche-Issemann montre que les assistantes maternelles assurent au quotidien un équilibre entre quatre rôles : la « fonction maternante », la « fonction de sécurité », la « fonction de soutien à la parentalité » et la « fonction d’éducation ». Si elles se professionnalisent, accordant de l’importance à l’éveil de l’enfant, aux formations et aux nouvelles connaissances, l’étude montre que les « nounous à l’ancienne », valorisées autrefois pour leur fonction « maternelle », représentent une « vision du métier » qui continue d’exister.
Moins « rigide » qu’en structure collective, leur journée de travail est néanmoins très rythmée, entre les « moments de contacts » avec les parents, les activités, les sorties, les repas et les siestes. Mais cette « large gamme de pratiques » reste difficilement visible, car très peu de recherches ethnographiques portent sur leurs tâches quotidiennes, leur organisation, leurs conditions de travail et leur conception du métier.