Plaidoyer pour l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants
La saison des festivals est lancée, une occasion parmi d’autres pour les plus petits d’assister à des événements culturels. Mais l’éveil à la culture des enfants de zéro à trois ans doit être une préoccupation quotidienne selon ce rapport qui évoque « un nouveau défi sanitaire : la malnutrition culturelle » et introduit le concept nouveau de « santé culturelle ».
« Notre attention doit se concentrer sur l’effort d’offrir à nos enfants la possibilité de grandir dans une culture du sensible, de l’esthétique, des mots, afin qu’ils puissent développer leurs capacités identificatoires, le respect d’autrui, la protection de la dignité, la reconnaissance de la différence, l’empathie – tous ces éléments qui jouent un rôle majeur dans la pacification sociale » écrit Sophie Marinopolous, expert de l’enfant et de la famille.
Elle propose également un nouvel acronyme, l’éveil culturel et artistique en faveur de l’enfant dans le lien à ses parents (ECA-LEP), dont elle invite à faire un « axe fort » de politique publique.
Pour les professionnels de l’accueil du jeune enfant, le rapport préconise d’inscrire dans la formation un module obligatoire et « conséquent » sur l’ECA-LEP, « enrichi de rencontres avec des artistes », ainsi qu’un module obligatoire sur les travaux scientifiques relatifs à l’effet de la nature sur le développement de l’enfant, qui « doit être au coeur des lieux d’accueil ».
Enfin, le rapport souhaite qu’une ouverture culturelle - visites de musées, accès à des spectacles - soit proposée pendant la formation « afin que chaque professionnel puisse vivre personnellement une expérience sensible et esthétique », expérience qui nourrira sa pratique.
Le rapport émet 66 préconisations visant à promouvoir l’éveil culturel et artistique des jeunes enfants, en accord avec le cinquième principe de la Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant qui indique : « Je développe ma créativité et j’éveille mes sens grâce aux expériences artistiques et culturelles. Je m’ouvre au monde par la richesse des échanges interculturels ».