Protection de l’enfance : l’heure de la mobilisation politique
Hier, un groupe de travail sur la protection de l’enfance a été lancé au Sénat, à l’initiative de Xavier Iacovelli. Le sénateur LREM avait annoncé sa création au lendemain de la diffusion sur France 3 du documentaire « Enfants Placés – Les sacrifiés de la République », qui a servi de détonateur alors que juges, travailleurs sociaux et enfants anciennement placés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) attendent depuis des mois un renforcement des moyens pour le secteur.
Ce groupe de travail « transpartisan » va mener des auditions et des visites avant de formuler des « propositions concrètes » pour la protection et l’accompagnement des enfants.
À l’Assemblée, la proposition de résolution pour créer une commission d’enquête, lancée par une dizaine de députés, serait à présent soutenue par plus d’une centaine d’entre eux, selon Perrine Goulet, députée LREM et ancienne enfant placée.
À l’Assemblée toujours, la proposition de loi déposée le 13 juin 2018 par Brigitte Bourguignon, visant à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs, devrait selon la députée être discutée en première lecture en mars.
En parallèle de ce travail parlementaire, le gouvernement a présenté lundi sa feuille de route pour la protection de l’enfance, annonçant une phase de concertation pour les six prochains mois. Elle doit aboutir à la présentation de la stratégie d’ici l’été afin « qu’un certain nombre de mesures puissent déjà êtres inscrites au projet de loi de finances 2020 » a précisé Adrien Taquet, nouveau secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance.
Selon l’Uniopss, présente lors de la présentation de la feuille de route devant le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE) lundi, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a assuré que le portefeuille d’Adrien Taquet serait plus large que celui annoncé au départ. Il « inclurait bien une politique globale incluant parentalité, santé, éducation, logement, accès aux droits fondamentaux » indique la fédération, qui espère à présent l’élaboration rapide « d’une stratégie nationale ambitieuse de protection de l’enfance et d’assistance éducative aux familles ».