Que faire en cas de fausse-route ?
L’inhalation ou « fausse-route » est le passage anormal dans les voies aériennes d’un corps solide (aliment, petit objet) mis dans la bouche. Le corps étranger passe de la bouche vers l’arrière-gorge, le larynx, la trachée ou les bronches, alors qu’il aurait dû se diriger vers les voies digestives : l’œsophage et l’estomac.
On observe alors une suffocation et souvent une toux de courte durée. L’asphyxie peut survenir si le corps étranger bloque totalement le larynx ou la trachée (voir schéma).
Les symptômes chez l’enfant de plus de trois ans
Lors de l’inhalation du corps étranger surviennent :
- une toux brutale ;
- une difficulté à respirer.
C’est le syndrome de pénétration. La personne s’étouffe, est très agitée, ne peut plus parler.
Cet épisode peut être de courte durée :
- le corps étranger est descendu dans les bronches où il reste bloqué ; dans ce cas, l’enfant tousse ;
- la toux a permis d’expulser le corps étranger ;
- l’enfant est soulagé même s’il peut continuer à tousser.
Dans les situations les plus graves, le corps étranger bloque totalement les voies respiratoires (larynx et trachée), et l’enfant s’asphyxie :
- il a une grande difficulté à respirer et ne parvient ni à parler ni à tousser ;
- il s’agite, il est en sueur, son rythme cardiaque est très rapide ;
- ses lèvres et ses ongles deviennent bleus.
Les symptômes chez l’enfant de moins de trois ans
Le syndrome de pénétration peut être moins visible. Ces symptômes doivent alerter et conduire à des mesures urgentes :
absence de toux ;
- mouvements respiratoires moins visibles ;
- pâleur, extrémités des mains et, ou des pieds et lèvres bleus ;
- immobilité, perte de tonus ou agitation.
Gestes de secours chez l’enfant de moins d’un an
Pratiquer immédiatement la manœuvre de Mofenson :
- s’asseoir ;
- mettre une main sur le ventre et le thorax de l’enfant ;
- le placer à plat ventre sur votre cuisse fléchie ;
- diriger sa tête vers le bas, au-delà de votre genoux ;
- avec le plat de l’autre main, donner une à cinq tapes entre les omoplates.
Répéter cette opération plusieurs fois de suite si le corps étranger ne sort pas. Veiller à rassurer et à consoler le tout- petit et à verbaliser.
Si l’enfant reprend sa respiration, la manœuvre est terminée.
Si la manœuvre de Mofenson est inefficace, appliquer une à cinq compressions thoraciques :
- placer votre avant-bras contre le dos du bébé et votre main sur sa tête ;
- l’allonger tête basse sur votre avant-bras qui repose sur votre cuisse ;
- effectuer une à cinq compressions profondes sur le thorax, avec deux doigts (index et majeur), au milieu de la poitrine, sur la moitié inférieure du sternum.
Gestes de secours chez l’enfant de plus d’un an
Chez l’enfant et l’adulte, effectuer la manœuvre d’Heimlich qui consiste à repousser le corps étranger hors de la bouche en provoquant une augmentation brutale dans le thorax.
- Laisser l’enfant dans la position où il se trouve, ne pas l’allonger.
- Se placer sur le côté, légèrement en arrière de l’enfant.
- Soutenir son thorax avec une main et le pencher vers l’avant.
- Donner une à cinq tapes rigoureuses dans son dos, entre les deux omoplates, avec le talon de l’autre main ouverte, pour provoquer une toux réflexe capable de débloquer le corps étranger et l’expulser.
Si les cinq tapes s’avèrent inefficaces, réaliser une à cinq compressions abdominales :
- Se placer derrière l’enfant, contre son dos. S’il est assis, se mettre à sa hauteur.
- L’entourer de vos bras au niveau de l’estomac.
- Bien pencher l’enfant en avant.
- Poser le poing fermé juste au-dessus du nombril et au-dessous du sternum.
- Mettre l’autre main sur la première, les avant-bras n’appuyant pas sur les côtes.
- Tirer fermement vers vous en remontant légèrement.
- Répéter aussi souvent que nécessaire.
Si la manœuvre est inefficace, alterner une à cinq tapes dans le dos/une à cinq pressions abdominales.
Si le corps étranger n’est pas rejeté par la bouche, il y est peut-être resté coincé. Le retirer avec les doigts, le pouce et le majeur en crochet.
Prévenir les fausses-routes
- Ne pas donner à l’enfant de jouets comportant des petites pièces.
- Ne pas donner de jouets dont les pièces peuvent se détacher.
- Vérifier et respecter les recommanda- tions relatives à l’âge et la sécurité des étiquettes des jouets.
- Ranger les jouets des plus grands hors de portée des plus petits.
- Placer les petits objets (perles, capu- chons de stylo, piles rondes, pièces de monnaie...) et les petits aliments (cacahuètes, bonbons, noisettes, croquettes pour animaux...) hors de portée des petits.
- Apprendre aux enfants à manger assis, calmement, à ne pas parler la bouche pleine, à bien mâcher avant d’avaler, à ne pas manger en courant.
Appeler les secours
En cas d’asphyxie, appeler le 15 ou le 112, depuis un téléphone fixe ou mobile même bloqué ou sans crédit.
- Parler calmement et distinctement ;
- Donner vos nom et numéro de téléphone et le nom de la personne à secourir ;
- Indiquer l’adresse exacte et l’accès ;
- Décrire les signes d’alerte ;
- Ne raccrocher que lorsque votre interlocuteur vous le demande.
Se former au secourisme
Les assistantes maternelles doivent obligatoirement avoir suivi une initiation aux gestes de secourisme. Si le principe est posé par l’article L. 421-14 du Code de l’action sociale et des familles, les dispositions réglementaires n’apportent de précisions supplémentaires ni sur son contenu ni sur sa durée.
En pratique, elle se déroule sur six à douze heures (soit un ou deux jours), et est intégrée à la formation préalable des assistantes maternelles. Elle est dispensée par des pompiers professionnels, des secouristes de la Croix-Rouge française, des infirmières, des puéricultrices...
Certains départements admettent que des assistantes maternelles peuvent en être dispensées lorsqu’elles ont suivi la formation « Prévention et secours civiques de niveau 1 » (PSC1) ou sont titulaires de l’ancienne attestation de formation aux premiers secours (AFPS). Pour d’autres, une mise à jour est nécessaire. Toutes les professionnelles doivent suivre cette initiation.