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Accueil individuel : le gouvernement sommé… de gouverner

#Assmatméprisées
Publié le 15/04/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Face aux multiples défaillances de pilotage et à la colère des professionnelles, les alertes associatives et syndicales se multiplient à l’égard du secrétaire d’État Adrien Taquet.

Après la manifestation numérique des représentants syndicaux mardi lors de la visioconférence avec le secrétaire d’État à l’Enfance et aux Familles, notamment pour exiger des mesures immédiates, le slogan #Assmatméprisées a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux, en écho à la colère des professionnelles malmenées depuis le début de la crise sanitaire.

Cela n’a pu échapper à l’oeil d’Adrien Taquet, ou plutôt à celui de son équipe ministérielle, qui ne s’exprime quasiment que sur ces réseaux, le plus souvent à l’occasion d’une visite visant à montrer combien l’État est au chevet des français. Manifestement cette équipe gouvernementale, qui reste inconnue du grand public, a du mal à voir l’effet dévastateur d’une telle stratégie à mesure que, la crise avançant, le vernis de la communication peine à cacher les défauts de pilotage.

Signaux d’alerte

Ce n’est pourtant pas faute pour les représentants de l’accueil individuel de multiplier les signaux d’alerte, comme vient encore de le faire l’UFNAFAAM dans un courrier adressé au secrétaire d’État. La fédération représentative demande un accompagnement spécifique de la profession par le gouvernement, invité à produire des documents clairs et distincts de l’accueil collectif, avec relecture associative préalable, en cette période de crise sanitaire. Tout simplement parce que les assistantes maternelles, liées à leurs employeurs par des contrats de droit privé, ne peuvent pas appliquer des consignes ambigües faisant appel à la « responsabilité des parents » ou encore à une « extrême ou absolue nécessité ». L’UFNAFAAM fait également valoir que ces ambiguïtés existent aussi à l’égard des assistants familiaux.

Cette absence de clarté aboutit « à des situations que les professionnels ne maîtrisent plus et développe de fait des relations tendues amenant parfois à des conflits et à des ruptures d’accueil ». Cela leur renvoie « un sentiment d’impuissance et de colère envers le gouvernement car ils n’y voient non pas une protection mais un abandon alors que ce sont des professionnels toujours au travail ».

Le risque de cette navigation à vue ? Engendrer « un découragement à terme, provoquant peu à peu une baisse des professionnels dans ces secteurs dédiés et qu’il convient de protéger plus encore pour qu’ils puissent exercer leur mission sereinement » estime l’UFNAFAAM.