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Assistants familiaux et projet de loi : l’alerte de trois organisations

Publié le 27/09/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans une lettre ouverte publiée vendredi, l’Anamaaf, la Casamaaf et le SAF solidaires s’alarment du manque d’ambition de la réforme de la profession.

Les trois organisations veulent faire entendre leur voix à l’aube de l’examen par le Sénat du projet de loi relatif à la protection des enfants. 

Le texte porté par le gouvernement, adopté en juillet en première lecture à l’Assemblée nationale, fait actuellement l’objet d’auditions par la Commission des affaires sociales du Sénat. Elle entendra mercredi 29 septembre le secrétaire Etat à l’Enfance et aux Familles Adrien Taquet.

L’enjeu est crucial pour les assistants familiaux. Toutes les organisations représentatives le disent : l’avenir de la profession, déjà en péril, dépend de la teneur de cette réforme sur le statut et les conditions de travail.
 

Texte « bien timide »

Or l’Anamaaf, la Casamaaf et le SAF Solidaires, qui dénoncent un texte « bien timide », sont repartis inquiets de leur audition par la Commission des affaires sociales du Sénat le 22 juillet dernier. Les trois organisations redoutent la volonté de certains sénateurs de réduire la profession « à un rôle de bénévoles indemnisés ».

« Nous prédisons l’émergence de ces familles d’accueil qui, pour compenser le manque de salaire, vont avec la complicité de leurs employeurs se transformer en gardiennes pour 5, 6, 7 enfants comme nous le voyons déjà se mettre en place. Nous dénonçons cette manœuvre déloyale et totalement inadaptée à la situation critique que nous subissons ! » écrivent-elles dans leur communiqué. 
 

« Maltraitance institutionnelle »

Elles émettent six revendications, dont le versement d’un SMIC mensuel à l’embauche et pour le premier accueil exclusivement, le refus de la proratisation du salaire en fonction des projets des enfants ou des employeurs, l’obtention d’un week-end de repos mensuel et la garantie du droit à la présomption d’innocence. 

Les trois organisations déclarent refuser de « participer à la maltraitance institutionnelle » organisée par les politiques gouvernementales et départementales, « y compris sous l’égide des services privés » qui ont participé aux travaux de refonte du statut. Et rappellent que s’il existe autant de projets que de familles d’accueil, elles ont toutes un point commun : « l’accompagnement d’un enfant en souffrance ».