Crise du secteur : les assistantes maternelles attendent un signe du gouvernement
Lucille Cogny est assistante maternelle à Angers, dans le Maine-et-Loire, territoire choisi par la ministre de la famille et de la petite enfance Agnès Canayer pour son premier déplacement le 3 octobre. Or aucune visite auprès d’assistantes maternelles, pourtant premier mode d’accueil de France, ne figurait à son programme.
Professionnelles à bout
« Nous avons si peu de reconnaissance, nous trimons à 48 heures par semaine et on nous dit qu’on est trop payées à 4 euros de l’heure, nous sommes invisibles derrière le scandale des crèches qui explose, de nombreuses assistantes maternelles me contactent pour me dire qu’elles sont à bout, j’ai deux tendinites à seulement 34 ans : tout à coup, ça a fait une étincelle dans mon cerveau » décrit Lucille Cogny.
Très active sur son compte TikTok, où elle poste régulièrement des vidéos en lien avec la profession, elle décide le 13 octobre de lancer une pétition à l’attention d’Agnès Canayer, qui comporte onze demandes, dont la reconnaissance de la pénibilité du travail, une garantie contre les salaires impayés ou encore le droit de refuser l'accueil d'un enfant dont les parents ne se sont pas acquittés du paiement du salaire de l'assistant maternel.
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Situation alarmante
Dans une lettre datée du 5 octobre, le Collectif national des assistants maternels en crèche familiale (Cnamcf) interpelle Agnès Canayer sur la « situation alarmante » des crèches familiales dont les fermetures se succèdent années après années. Le collectif souhaite non seulement la concrétisation des engagements pour une modernisation des structures, pris par l’ancienne ministre des solidarités Aurore Bergé en octobre 2023, mais aussi une revalorisation salariale, une clarification du statut des professionnelles et un « interlocuteur dédié » pour les crèches familiales.
De leur côté, l’Anamaaf et l’Ufnafaam rencontreront fin octobre Agnès Canayer pour présenter les difficultés et priorités de la profession. Elisabeth Laithier, présidente du comité de filière petite enfance (CFPE) s’est déjà entretenue avec la ministre et lui a présenté les chantiers prioritaires, dont l’accueil individuel. La venue d’Agnès Canayer lors d’une séance du CFPE est toujours très attendue, mais sur le terrain les professionnelles espèrent surtout des changements jamais encore obtenus, comme la clarification des relations avec la PMI ou la garantie de revenus en cas d’impayés de salaire, entre autres multiples sujets.