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Déception des représentants des assistantes maternelles après les annonces

Déception des représentants des assistantes maternelles après les annonces
Publié le 02/04/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
En laissant parents employeurs et assistantes maternelles se débrouiller sans directives claires, le gouvernement renoue avec la confusion habituelle estiment les organisations représentatives.

Ils attendaient beaucoup de réponses lors de cette réunion en visio avec le secrétaire d’État Adrien Taquet : ils sont repartis avec beaucoup plus de questions.

«Pas d’interdiction administrative, c’est le flou le plus total, tempête Liliane Delton secrétaire générale de l’Unsa Pro Assmat. Je suis très déçue : cette grand messe a duré plus de 50 minutes, avec seulement 10 minutes pour les assistantes maternelles, le reste du temps pour les crèches et les autres partenaires ».
 

Professionnelles divisées

Les représentants en ont bien conscience : depuis deux jours les assistantes maternelles sont divisées. Il y a celles qui souhaitaient pouvoir arrêter de travailler pour préserver leur santé, et les autres qui souhaitent absolument continuer l’accueil pour tous les parents employeurs.

« Entre les deux, un troisième groupe voulait surtout des consignes claires. Là, le choix de renvoyer à la responsabilité des employeurs, ce n’est pas clair du tout. Il va y avoir des conflits, comme en mars 2020 » poursuit Liliane Delton.

Le grand flou

Pour Stéphane Fustec, représentant national de la CGT Services à la personne, le contraste entre les annonces d’hier et celles du jour est « surréaliste ». « Nous sentons qu’il y a eu des arbitrages au plus haut niveau imposé par certains lobbys, les employeurs en général, raconte-t-il.

La FEPEM, d’ailleurs, applaudit :  « Cette décision pragmatique est la plus adaptée à la situation que nous traversons car elle fait appel à la capacité de responsabilité des citoyens. Il aurait été impensable de laisser sans solution de garde plus d’un million de familles, à la veille du long week-end de Pâques », réagit Marie Béatrice Levaux, présidente.

« Nous restons sur notre faim car nous avons bien senti qu’Adrien Taquet n’avait pas toutes les réponses, renvoyant toutes les questions pratiques à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) » ajoute Stéphane Fustec.

Il s’inquiète : « qui va décider d’arrêter de travailler ? Est-ce que l’assistante maternelle peut décider seule ? Ou les parents employeurs ? Un décret doit être publié ce week-end, nous resterons très vigilants car les risques d’interprétations diverses, comme d’habitude, sont importants et cela devient insupportable ».
 

Double abandon

« Cette réunion était affligeante avec un secrétaire d’Etat qui nous dit « je ne vais pas pouvoir répondre à vos questions », réagit Véronique Delaitre, référente nationale de FO. Le syndicat souhaitait que la santé des assistantes maternelles soit préservée et continue à demander 100 % d’indemnisation en cas d’arrêt de travail. « Là, on recommence avec une activité partielle à 80 % . Quel cadeau ! » poursuit-elle.

De son côté l’UFNAFAAM regrette également ces décisions, et plus généralement la façon dont les assistantes maternelles sont prises en considération par le gouvernement. « Un sentiment de sacrifice remonte avec cette impression qu’on leur dit : « débrouillez-vous ! », décrit Sandra Onyszko, porte-parole. Pour elles c’est un double abandon ».

Elle cite ce courriel envoyé par une assistante maternelle exerçant en MAM, dans lequel elle écrit: « demain le Président de la République remerciera de nouveau les soignants mais les assistantes maternelles ne seront jamais nommées ».

L’UFNAFAAM juge par ailleurs incompréhensible la décision de fermer les crèches familiales, où les assistantes maternelles exercent à domicile. « Quelle est l’argumentation ? » demande-t-elle.

Sur sa page Facebook, la CSAFAM résume : « Les dispositions sont similaires à celles prises lors du 1er confinement. Les mêmes problèmes que ceux rencontrés il y a un an vont se poser. » Et ajoute : « Nous déplorons ces mesures ! »