Des RAM ouverts ou fermés au bon vouloir des élus
Impossible de les quantifier précisément, mais les fermetures de RAM sont nombreuses depuis le début de ce deuxième confinement.
Un lieu de travail
« En Charente, seuls cinq RAM sur 32 sont ouverts, décrit Alicia Robbes, animatrice d’un relai dans le département. La plupart des élus sont opposés à l’ouverture, pourtant il est important de maintenir le service et le lien avec les assistantes maternelles ». Bien-sûr, Alicia Robbes a adapté les horaires afin de respecter au mieux le protocole sanitaire. Son RAM est ouvert trois matinées par semaine au lieu de cinq, avec des groupes de taille réduite.
Céline*, animatrice dans les Deux-Sèvres, a également vu l’ouverture de son RAM maintenue, contrairement à de nombreux autres sur son territoire. « C’est très important, car c’est un RAM itinérant sur un territoire rural où les professionnelles sont isolées. Et il faut bien comprendre que le relai est un lieu de travail pour les assistantes maternelles ».
Réduction des groupes
Là aussi, Céline a réduit la taille des groupes à 15 personnes maximum, enfants et assistantes maternelles confondus, et applique strictement les consignes sanitaires. « Je suis aussi contente qu’elles de les retrouver. Nous verrons comment la situation sanitaire évolue, mais je me suis de toute façon préparée à toutes les éventualités. En cas de fermeture, j’ai prévu des temps de lecture en distanciel, des tutos en visio pour des ateliers de fabrication de peinture par exemple, ainsi qu’une ligne de soutien et d’accompagnement le soir après 20h ».
Reconnaitre le rôle des RAM
Dans le Nord, Stéphanie*, animatrice actuellement mise à disposition, regrette le choix de nombreux élus de fermer les RAM. « L’argument officiel c’est « on ne va pas prendre de risque ». Mais officieusement, pour eux les enfants sont gardés et il n’y a pas lieu d’ouvrir, car ils ne reconnaissent pas l’importance des RAM pour les professionnelles ».
Elle indique également que de nombreuses animatrices sont en souffrance en télétravail : « elles travaillent chez elles sans équipement fourni par la commune, sans téléphone professionnel, recevant des appels le week-end et le soir sur leur téléphone personnel, et n’ont pas d’accompagnement ».
Selon Céline, ce deuxième confinement nécessite « patience et adaptation », mais ne ressemble en rien au premier car « les parents sont au travail, les modes d’accueils sont ouverts, il n’y a pas de vague d’appels comme la première fois ».
* les prénoms ont été modifiés