Jeunes majeurs : prolonger la fin des sorties sèches
L’interdiction des sorties sèches doit prendre fin le 30 septembre, comme la loi instaurant l’état d’urgence sanitaire le prévoit. La loi avait pris effet le 24 mars 2020 et avait été plusieurs fois prolongée.
« Que vont devenir les jeunes majeurs jusqu’alors protégés par la loi ? » interroge le collectif Cause Majeur ! qui demande en urgence dans un communiqué publié aujourd’hui une nouvelle prolongation des sorties sèches de la protection de l’enfance pour tous les jeunes de plus de 18 ans.
Difficultés accrues
Cet plaidoyer intervient alors que le dernier rapport annuel de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) montre que les jeunes majeurs ont rencontré des « difficultés accrues » pendant la crise sanitaire. L’interdiction des sorties sèches n’a semble-t-il pas été respectée par tous les départements, des ruptures ayant été signalées « notamment en raison de la saturation des places priorisées pour les mineurs, ainsi qu’au stade du déconfinement du printemps 2020 au prétexte d’efforts insuffisants des jeunes en matière d’insertion ».
Plus de 40 % de ces jeunes, estimés à 24700 fin 2019, disent ne pas s’être sentis protégés pendant la crise sanitaire.
Risque d’embolie
Aujourd’hui, selon l’ONPE, les services de l’ASE craignent « un risque d’embolie » du dispositif « 1 jeune 1 solution » à cause du « moindre accès à l’autonomie des jeunes majeurs en raison des difficultés économiques et des effets psychiques de la crise sanitaire ». La crise « attire également notre attention vis-à-vis du besoin de lien et d’accompagnement éducatif de ce public au-delà des aides matérielles » souligne l’ONPE.
Le collectif Cause Majeur ! demande donc la pérennisation de l’interdiction des sorties sèches de façon transitoire jusqu’à l’adoption de la loi relative à la protection des enfants qui sera prochainement examinée par le Sénat.
Lors de son examen en première lecture à l’Assemblée nationale en juillet, un amendement surprise du gouvernement instaurant une garantie d’accompagnement jusqu’à l’âge de 21 ans avait été adopté. Toutefois cette disposition n’est prévue qu’« à titre temporaire », laissant le champ libre à toutes les interprétations.
Ceci peut vous intéresser
Le Guide des Assistantes Familiales
Le cadre réglementaire et juridique des assistantes familiales et familles d'accueil évolue tout le temps ! Pour exercer sereinement votre activité, procurez-vous le nouveau Guide des assistantes familiales - Nouvelle édition 2024-2025 !