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La FNAF-PE dénonce la « faute morale » des pouvoirs publics envers les assistants familiaux

La FNAF-PE dénonce la « faute morale » des pouvoirs publics envers les assistants familiaux
Publié le 31/01/2025
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans une lettre ouverte adressée aux représentants de l’État et des départements, la fédération pointe le « mépris » envers les professionnels, relégués « au rang d’exécutants subalternes ».

« Nous avons atteint un point de rupture » alerte la Fédération nationale des assistants familiaux (FNAF-PE), qui hausse clairement le ton dans cette lettre ouverte diffusée hier, face à la situation « d’une gravité extrême » que subit la profession depuis ces dernières années, ces derniers mois.

Premier grief : l’absence de droit au répit, inscrit dans la loi Taquet du 7 février 2022 mais peu ou pas appliqué, laissant les professionnels « travailler sans relâche, jour et nuit, sept jours sur sept, dans des conditions qui défient toute humanité ».

Une « marginalisation »

Deuxième grief : l’absence de soutien et de prise en compte de la difficulté de l’accompagnement des enfants confiés, dont « beaucoup sont porteurs de souffrances immenses, de troubles psychologiques sévères ou de pathologies complexes ».

Troisième grief : le « mépris » institutionnalisé envers les assistants familiaux. « Nos compétences, forgées dans l’expérience et le dévouement, sont systématiquement méprisées par les équipes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), dénonce la FNAF-PE. Nous sommes relégués au rang d’exécutants subalternes, nos voix ignorées dans les décisions qui concernent les enfants que nous accompagnons au quotidien. Cette marginalisation, conjuguée à une rémunération dérisoire, conduit à une crise profonde : les vocations s’éteignent, les démissions se multiplient et les départs à la retraite ne sont pas remplacés ».

 

« Défaillance historique »

La fédération dresse une liste d’actions urgentes à mener par les pouvoirs publics, portées sans relâche par le secteur depuis des années : revalorisations, application uniforme sur l’ensemble du territoire des mesures réglementaires, application du droit à la présomption d’innocence, etc.

« C’est une faute morale et une défaillance historique que de tourner le dos à ceux qui, dans l’ombre, consacrent leur vie à offrir un avenir à des enfants cabossés par la vie » déclare l’association, qui invitent les pouvoirs publics à cesser les « discours » et les « fausses promesses ».