Les projets d’Adrien Taquet pour une « politique familiale ambitieuse »
Après trois semaines d’attente, la nomination des secrétaires d’État pour compléter le gouvernement a été annoncée hier soir par un simple communiqué de l’Elysée.
Sans grande surprise – tous les bruits de couloir convergeaient en ce sens – le précédent secrétaire d’État à la protection de l’enfance, Adrien Taquet, a été reconduit à son poste désormais élargi à l’ « enfance » et aux « familles ». Dans un communiqué, il se félicite de ce « portefeuille cohérent qui permettra de porter une politique qui accompagne les familles à toutes les étapes clés de la vie ».
En clair, Adrien Taquet aura en charge la protection de l’enfance et la politique familiale au sens large, avec une grande priorité : le soutien à la parentalité. Si son portefeuille englobe donc les modes d’accueil des jeunes enfants, ils ne sont à aucun moment mentionnés dans son communiqué. En revanche, il insiste sur la priorité donnée aux besoins des enfants et aux demandes des parents : comprendre en filigrane que les professionnels devront s’adapter.
Programme
Il annonce trois axes de travail :
- Le renforcement de la « lisibilité, la force et la cohérence de la politique familiale »
- L’accompagnement de « toutes les familles » dès le projet parental
- Le développement d’une « politique familiale universelle et inclusive, au service de toutes les familles, qui s’adapter aux besoins spécifiques de chaque enfant et aux demandes de leurs parents ».
Il annonce également une réforme des congés parentaux. Eté studieux en vue pour celui qui « se déplacera tout au long de l’été » à la rencontre des familles et s’attelle à sa feuille de route.
Quid des modes d’accueil ?
« Il y a une cohérence à consacrer un portefeuille à l’enfance au sens large, mais notre première demande au sujet d’une politique familiale universelle portera sur l’accessibilité des modes d’accueil, réagit Sandra Onyszko, porte-parole de l’UFNAFAAM. Pour cela il faut que le reste-à-charge entre les modes d’accueil soit équivalent : la Cour des comptes le demande, l’Inspection générale des affaires sociales le préconise, le Haut Conseil de l’enfance des familles et de l’âge le propose. Une politique universelle doit prendre en charge tous les modes d’accueil ».
Idem pour le soutien à la parentalité. « Une assistante maternelle ne peut pas participer à ce soutien sans accompagnement, sans moyen, or aujourd’hui elles n’en bénéficient pas » souligne-t-elle.
« Il est cohérent de regrouper la politique de l’enfance au sein d’un même secrétaire d’État, mais attention car sur ces sujets, entre protection de l’enfance et accueil du jeune enfant, les fonctionnements territoriaux sont différents ainsi que les aspects techniques », souligne Marie-Noëlle Petitgas, co-présidente de l’ANAMAAF.