Macron - Le Pen : programmes petite enfance et positionnement représentatif
D’un côté, un programme dont l’ambition interroge par rapport à la réalité des modes d’accueil. De l’autre, un programme où les modes d’accueil, absents, excluraient certains enfants.
Programme d’Emmanuel Macron
Le président candidat Emmanuel Macron avait laissé fuiter sa mesure phare en faisant confier par son premier ministre Jean Castex une mission au Conseil économique social et environnemental (CESE), portant sur l’opportunité de créer un service public de la petite enfance.
Malgré la prudence du CESE, son programme vise donc à offrir « pour toutes les familles, une solution d’accueil garantie pour tous les enfants de moins de trois ans ». Autrement dit, il s’agit de créer un droit opposable à la garde d’enfants, avec indemnisation des familles sans solution.
Ce projet, maintes fois mis sur la table par le passé, n’a jusqu’ici jamais été mis en œuvre en raison de sa complexité. Aujourd’hui, la pénurie de forces vives au sein des modes d’accueil interroge quant à sa faisabilité.
Sans précision chiffrée, le projet d’Emmanuel Macron vise également à aider financièrement « les communes à ouvrir des places en crèches et à développer le réseau d’assistantes maternelles ».
> Je clique ICI <
Familles monoparentales
Les familles monoparentales seront prioritaires « pour bénéficier des horaires décalés pour faire garder leurs enfants ». Pour elles, l’aide à l’accueil du jeune enfant sera versée jusqu’aux 12 ans de l’enfant, contre 6 ans maximum aujourd’hui.
Autre mesure fléchée vers les parents solos : l’augmentation de 50% du montant de la pension alimentaire minimale et de l’allocation de soutien familial, qui passerait de 116€/mois/enfant à 174€/mois/enfant.
Le programme de Marine Le Pen
Aucune ligne dans le programme de la candidate du Rassemblement national ne concerne les modes d’accueil. Sa mesure phare : « toutes les allocations et primes de politique familiale seront réservées, exclusivement, aux familles dont au moins l’un des deux parents est Français ». Une telle mesure, contraire à la Constitution, ferait l’objet d’un référendum.
Pour encourager la natalité, l’autre grande mesure de Marine Le Pen consiste à instaurer une part fiscale pleine, contre une demi-part actuellement pour le deuxième enfant.
Elle souhaite également instaurer un prêt public à taux zéro pour les jeunes couples dont le capital restant dû serait annulé dès le troisième enfant.
Enfin elle souhaite doubler l’allocation de soutien familial, mais uniquement pour les « parents isolés français ». Elle passerait de 116 euros par mois à 230 euros par mois.
Positionnement syndical et associatif
Du côté des représentants des assistantes maternelles, quasiment tous se retranchent derrière le statut de leur syndicat ou leur organisation pour éviter toute prise de position en faveur de l’un ou l’autre candidat. Sauf deux : « la CGT n’appelle pas à voter pour un des candidats, mais réaffirme que pas une seule voix ne doit aller à l’extrême droite » rappelle Stéphane Fustec, représentant de la CGT Assmat. La CFDT, désormais représentative dans la nouvelle branche professionnelle des particuliers employeurs et de l'emploi à domicile, appelle de son côté à « battre la candidate du Rassemblement national en votant pour Emmanuel Macron », tout en précisant que « cet appel ne vaut ni approbation du bilan du président sortant ni adhésion à son programme ».
Même positionnement du côté du syndicat national des médecins de PMI qui estime que la suppression de l’Aide médicale d’État et l’instauration d’une « priorité nationale » iraient à l’encontre droits de l’Homme et de l’Enfant. « Il s’agirait d’une attaque majeure contre l’humanité et la dignité de chacun et contre la santé publique dans ses dimensions individuelles et collectives » estime-t-il.
Le Collectif Construire ensemble la politique de l’enfance (Cep-enfance) appelle également « la société à s’opposer de toutes ses forces au dessein politique et au programme du Rassemblement national et de sa candidate », qui signeraient la fin d’une politique familiale universaliste et des mesures contraires à la Constitution.