Plan pauvreté : la petite enfance reste le parent pauvre
Des « 1000 premiers jours » jusqu’à la réforme des modes d’accueil, le gouvernement affiche son ambition pour l’accueil des jeunes enfants, notamment pour ceux issus des familles très précarisées vivant sur des territoires pauvres.
Mais le bilan, à ce stade, est très mitigé. S’agissant de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté lancée en septembre 2018, le retard est patent côté modes d’accueil.
Faible création de places
La promesse de création d’au moins 30 000 places en crèche n’a pas été tenue, car « freinée » par la crise sanitaire selon le gouvernement. Ainsi seulement « 8 927 places de crèches ont été créées depuis 2018, dont 570 en quartier prioritaire de la ville et 917 en zone de revitalisation rurale », c’est -à-dire très peu dans les territoires sous-dotés.
« La dynamique de création de places en crèche reprend sous l’effet des mesures correctrices du plan « Rebond » » de la CNAF, argue le gouvernement dans le compte rendu du Conseil des ministres. Mais ce plan n’aura d’un effet très limité : doté de 300 M€ uniquement sur l’année 2021, il aurait conduit à ce stade à la décision de création de 4000 places sur les territoires les plus fragiles, et 72 % de l’enveloppe budgétaire est déjà engagée.
Le « bonus mixité », qui devait permettre d’ouvrir l’accès à l’accueil collectif de 90 000 enfants défavorisés, n'a quant à lui été versé que pour 73 100 places en 2020.
Assistantes maternelles en formation
Quid du plan de formation des 600 000 professionnels de la petite enfance à l’horizon 2022 ? Seuls 32 600 ont été financées à ce jour « avec une part importante d’assistantes maternelles et de gardes à domicile formés ou en cours de formation correspondant à 47 % des formations au niveau national ».
La France, mauvaise élève de l’Europe pour l’accès universel aux modes d’accueil, et ce bien avant la crise sanitaire, semble peiner à combler son retard.