Pôle emploi expérimente « Zen » pour les assistantes maternelles dans les Hauts-de-France
À l’origine de ce projet, Sylvie Lebel qui, conseillère de gestion depuis une dizaine d’années, relève les problèmes auxquels sont confrontées les assistantes maternelles lorsqu’elles effectuent leurs actualisations auprès de Pôle emploi et les cas de trop-perçus générés par ces situations. Pour y remédier, elle propose la création d’un nouveau service plus adapté. Son idée est retenue et avec son équipe, un nouveau service internet « Zen » est conçu puis lancé en mai 2018. L’idée est simple : au lieu de totaliser leurs heures de travail pour l’ensemble de leurs employeurs, les assistantes maternelles vont déclarer, employeur par employeur, leurs heures de travail effectuées. L’objectif est donc de diminuer les erreurs et de faire baisser les indus réclamés aux assistantes maternelles après coup, comme le préconise la Cour des comptes dans son référé du 13 mars 2019 sur l’assurance chômage. Autre avantage : pour chaque situation, le service liste les justificatifs nécessaires à télécharger directement. Les intéressées sont donc mieux accompagnées dans l’actualisation de leur situation.
Initialement proposé par l’intermédiaire de relais assistantes maternelles dans les Hauts-de-France, ce service est aujourd’hui testé par une centaine d’assistantes maternelles. L’ambition est de monter en régime et de le proposer à 1 000 professionnelles d’ici mai 2019, puis à 2 000 dans le courant de l’été. Mais les premiers retours sont déjà encourageants : les intéressées semblent apprécier l’expérience. Et, même à cette petite échelle, le pourcentage de trop-perçus a diminué de manière conséquente.
Mais, « nous allons continuer à faire évoluer le service au jour le jour à partir des retours des assistantes maternelles », explique Sylvie Lebel. « Ainsi, ces dernières nous ont signalé que la question " Êtes-vous toujours à la recherche d’un emploi ? ", présente sur le site classique d’actualisation de Pôle emploi, n’était pas adaptée à leur situation. Nous avons donc transformé cette question en " Souhaitez-vous rester inscrite ? " ».
À terme, pour rentabiliser les investissements effectués pour développer ce site, et diminuer les trop-perçus de manière significative, il faudrait que 30 000 assistantes maternelles utilisent ce service. Mais, « Zen » en tant que « start’up » d’État se donne le temps. Une éventuelle extension à toute la France n’est donc pas encore programmée même si elle en constitue la finalité.