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Protection de l’enfance : l’Ufnafaam demande un dispositif de crise

Publié le 12/06/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après l’arrêt définitif de la commission d’enquête sur les manquements du secteur, la fédération souhaite un plan d’action d’urgence pour « stopper l’effondrement ».

Nous ne pouvons plus attendre : c’est en substance le cri d’alarme lancé par l’Ufnafaam dans un communiqué diffusé aujourd’hui, après la fin prématurée de la commission d’enquête sur les manquements de la protection de l’enfance en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale. 

La fédération, qui devait être auditionnée le 20 juin, n’aura pas pu porter la voix des assistants familiaux, professionnels qui restent peu entendus alors qu’ils constituent un volet majeur et longtemps majoritaire de l’accueil des enfants placés.

Actions immédiates

Pour l’Ufnafaam, la période d’instabilité politique actuelle « risque de geler pour plusieurs mois le fonctionnement normal de nos institutions. Pourtant, nous le savons, le temps de l’action publique n’est pas celui des enfants. Des décisions d’urgence pour protéger les enfants doivent être prises au plus vite ».

Aussi, la fédération recommande de ne pas attendre une éventuelle ouverture d’une nouvelle commission d’enquête dans la prochaine législature, ce qui constituerait un « attentisme coupable ». Mais elle demande « à ce qu’un dispositif de crise spécifique, réunissant Etat, départements, professionnels et associations, représentants des enfants protégés soit mis en place, en toute transparence, dès la fin des élections législatives anticipées ». 

Il s’agirait alors de « mettre en œuvre des actions immédiates, notamment au plan financier, et stopper ainsi l’effondrement », en s’appuyant sur le plan Marshall élaboré par le Conseil national de protection de l’enfance (CNPE) et les propositions de la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée nationale.
 

Principes intangibles

Pour la fédération, si « le temps n’est plus à la concertation, mais à l’action », les réflexions « de long terme comme celles, cruciales, de la gouvernance, des compétences respectives et des moyens financiers dédiés pourront être menées ultérieurement. »

Enfin, sur une tonalité plus politique en cette période de turbulences, l’Ufnafaam précise : « Pilier essentiel de la sortie de crise, solution d’avenir, l’accueil familial doit se déployer à l’échelle humaine, autour de principes intangibles de bienveillance, de solidarité et d’inconditionnalité de l’accueil, dans le respect de la convention internationale des droits de l’enfant ».