Protection de l’enfance : un « Pacte » qui se fait attendre
Si Adrien Taquet appelle à un « changement d’approche » pour la protection de l’enfance, il n’a toujours pas l’intention de légiférer car « la loi de 2016 est allée suffisamment loin, et il ne servirait à rien d’en rajouter ». Quelle sera donc la teneur de son « Pacte pour l’enfance », censé mettre en application le « changement », et dont il a annoncé les grandes lignes à Marseille ?
Ils sera axé comme prévu sur la prévention et les « 1000 premiers jours de la vie de l’enfant », dès le quatrième mois de grossesse de la mère : généralisation de l’entretien prénatal précoce à quatre mois à la visite post-partum à domicile grâce à une meilleure articulation des professionnels de l’hôpital, de la ville, et de la Protection maternelle et infantile (PMI).
Il s’articulera aussi sur la lutte contre les violences faites aux enfants et la réforme de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Sur ce volet, le secrétaire d’État a insisté sur la prise en compte de la parole de l’enfant qui fait aujourd’hui défaut en annonçant la « création d’indicateurs »dans l’évaluation de la qualité des procédures et des prises en charge ».
Autres mesures :
- la co-saisine de deux juges pour les décisions complexes pour la vie de l’enfant
- la généralisation du programme « devoirs faits » et du soutien scolaire numérique pour les enfants protégés
- la création d’un album de vie qui réunira les souvenirs et photos de chaque enfant protégé
Alors que la stratégie pour la protection de l’enfance est attendue depuis plus d’un an, il faudra donc encore patienter jusqu’à l’automne pour savoir si les travaux issus de la concertation sur la protection de l’enfance déboucheront sur un réel « changement ». Car les mesures annoncées le 4 juillet semblent bien maigres au regard des besoins du secteur, qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme partout sur le territoire. Avec une inconnue de taille : quelle sera la ligne budgétaire pour la mise en œuvre de ce « Pacte » ?