Rapport Sichel : 20 propositions pour « transformer » la protection de l’enfance

Pas de « baguette magique » mais une « démarche pragmatique » prévient Olivier Sichel dans son rapport proposant 20 « solutions innovantes » et une « approche écosystémique », remis ce matin à la ministre des familles Catherine Vautrin.

Le rapport comprend quatre axes au sein d’une « stratégie globale, articulée, et territorialisée » :

→ la rénovation du parc immobilier, saturé, souvent vétuste et peu adapté ;

→ l’investissement dans la formation des professionnels pour plus d’attractivité ;

→ le lancement de nouveaux services numériques pour les enfants et les professionnels ;

→ le renforcement de l’accès aux droits et à l’autonomie des jeunes.
 

Lutter contre la pénurie d’assistants familiaux

Le rapport ne fait pas l’impasse sur les assistants familiaux. « Comme pour la pénurie de médecins due au numérus clausus, que l’on aurait pu très largement anticiper comme l’une des causes principales de l’augmentation des « déserts médicaux », ce serait une faute grave de gestion publique de ne pas anticiper la pénurie à venir en niant les réalités démographiques que l’on connait dès aujourd’hui » relève-t-il.

Une pénurie de professionnels qui « nuit à la bonne prise en charge des mineurs et jeunes majeurs confiés » ajoute-t-il.

Réforme de la formation

Pour y remédier, Olivier Sichel préconise d’investir pour réformer la formation initiale dont le contenu « ne correspond pas suffisamment aux besoins du secteur de la protection de l’enfance » et de favoriser l’apprentissage, qui « n’est pas assez développé ». Il recommande également d’étoffer et d’actualiser l’offre de formation continue au regard « des avancées scientifiques et cliniques », de créer une plateforme numérique de mutualisation et des bonnes pratiques.
 

Nouveaux espaces de travail

Pour améliorer la qualité de vie au travail des assistants familiaux, le rapport préconise de développer de nouveaux espaces de travail, comme des « maisons d’accueil familial » telle que celle expérimentée en Moselle.
 

Dynamiser le numérique

Autre sujet majeur pour le secteur : les logiciels obsolètes qui ne permettent pas de recueillir et d’échanger correctement les informations. Le rapport propose de s’inspirer de l’initiative de certains pays comme l’Australie où une plateforme « permet de créer une vue unique sur le parcours d’un enfant permettant aux professionnels clés de mieux comprendre ses antécédents et les informations contextuelles ».

Enfin pour les jeunes, Olivier Sichel suggère de structurer une « plateforme numérique commune » pour retrouver toutes les informations relatives à leur autonomie, et de poursuivre les travaux sur le pécule auquel ils ont droit afin d’en améliorer l’accès.