Santé des enfants placés : l’ONPE dresse l’état des lieux
Dans un contexte pandémique, après le rapport sur les droits de l’enfant axé sur la santé mentale en 2021, l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) a choisi d’explorer dans son dernier rapport annuel la santé au sens large des enfants placés.
Ce document très étayé, qui rappelle l’état des connaissances scientifiques sur la santé des enfants accompagnés en protection de l’enfance s’intéresse ensuite aux pratiques en la matière. Bilan de santé dès le début de la mesure de protection, actes usuels et non usuels, inclusion de la santé dans le Projet pour l’enfant (PPE), secret professionnel partagé : si la santé de l’enfant placé est encadrée juridiquement, en pratique, comme le montre l’étude par l’ONPE d’une quinzaine de schémas départements, elle fait l’objet « de développements très différents ».
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Implication des assistants familiaux
Ainsi dans la Creuse la démographie médicale « impacte la qualité du suivi des enfants », en raison notamment de l’absence de lits en psychiatrie infanto-juvénile, ou des délais d’attente pour des rendez-vous en centre médico-psychologique. D’autres départements dédient des fiches actions dans leur schéma au renforcement de la continuité du parcours de soin de l’enfant, comme le Finistère où sont associés « la direction enfance famille, la PMI, des représentants d’associations gestionnaires des structures, d’assistants familiaux, le secteur de la santé et des représentants de parents et de jeunes ».
En Seine-Saint-Denis la santé de l’enfant accompagné constitue l’un des cinq axes stratégiques et se décline en plusieurs mesures qui comprennent la consolidation des solutions de relais/répit existantes à destination des assistants familiaux et des établissements accompagnant des jeunes en grande difficulté.
Programmes expérimentaux
L’ONPE cite également la mise en place de deux programmes inédits, dont le programme « PEGASE » portant sur 2450 enfants de moins de 5 ans relevant de pouponnières, et le programme « Santé protégée » qui concerne 6907 enfants et adolescents protégés par une mesure administrative ou judiciaire et 692 jeunes pris en charge par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Ces deux programmes , qui « visent à renforcer et à structurer le suivi de la santé physique et psychologique des enfants bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance », ont été initiés dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 permettant des expérimentations.
Le rapport examine ensuite les partenariats locaux entre l’ASE et la pédo-psychiatrie, qui souffre d’un important manque de moyens alors que les besoins de soins en santé mentale des enfants augmentent fortement. Une enquête auprès de 58 départements répondants montre que si ces partenariats existent dans la majorité des territoires, les délais d’attente sont parfois jugés trop longs et l’offre de soin insuffisante.
Accueil familial thérapeutique
L’enquête montre également l’existence de services d’accueil familial thérapeutique dans huit départements, censé se développer avec la création de 100 places supplémentaires en deux ans (annonce faite par Emmanuel Macron lors de la clôture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en septembre 2021).