Avenir de l’accueil familial : les propositions issues de la concertation
Si l’accueil familial est le premier mode de suppléance parentale en protection de l’enfance, il souffre d’un manque d’attractivité, de reconnaissance, d’harmonisation territoriale et d’un statut fragile. Autant de difficultés qui mettent en péril son avenir : les candidats à l’exercice du métier se raréfient et les départs à la retraite s’annoncent nombreux dans les prochaines années.
Afin de revaloriser l’accueil familial, le groupe de travail propose quatre grandes orientations.
Le développement et le renforcement de l’accueil familial
- Avec un cadre juridique adapté prévoyant :
- Une meilleure articulation entre la procédure d’agrément, le recrutement et la formation, et la possibilité d’organiser un recrutement initial suivi d’un accompagnement vers la procédure d’agrément,
- La clarification des règles de cumul d’activité possible avec l’agrément,
- L’adaptation de la rémunération,
- L’assouplissement des modalités de prise de congé et d’accueils relais,
- Le renforcement de l’accompagnement professionnel à la prise de poste,
- Une meilleure intégration dans le projet de service de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
- Avec une promotion des différents types d’accueils familiaux, via l’élaboration d’outils de communication à destination des acteurs de la protection de l’enfance et du grand public.
- En s’appuyant sur l’entourage de l’enfant :
- Le groupe de travail propose de mieux identifier lors de l’évaluation des besoins de l’enfant « les adultes non professionnels pouvant faire de l’accueil pérenne : famille élargie, tiers digne de confiance, tiers administratif ».
- Il s’agira de mieux accompagner ces adultes et d’identifier d’autres adultes bénévoles pour des accueils ponctuels : parrains, pairs, accueils vacances bénévoles.
Le développement des soutiens et relais pour l’accueil pérenne
- Avec un étayage pluridisciplinaire et des dispositifs relais,
- le développement des projets de séjour ou de répit pour les enfants : accueil paysan, accueil relais, accueil de jour,
- le recensement et la promotion de « formes d’accueils innovants intégrant des temps collectifs » : accueil familial adossé à une Maison d’enfants à caractère social maisons d’assistants familiaux,
- la mobilisation en cas d’urgence des acteurs du champ sanitaire et médico-social.
La place de la famille et le maintien des liens avec la famille d’accueil après 18 ans
- Le groupe de travail souhaite une clarification des actes usuels pouvant être accomplis par l’assistant familial seul, ceux impliquant l’autorisation de l’ASE et les actes non usuels nécessitant l’autorisation des titulaires de l’autorité parentale.
- Il propose aussi de soutenir la poursuite de l’accueil chez l’assistant familial après la majorité, « que cela s’effectue dans le cadre d’une prestation jeune majeur ou non ».
- Autre préconisation : l’ouverture de l’accueil familial, pérenne ou complémentaire, aux mineurs non accompagnés.
Le développement de la formation pluridisciplinaire et interinstitutionnelle
- Le groupe de travail suggère d’adapter les formations aux besoins identifiés sur certains thèmes : évaluation des compétence parentales et travail avec les familles, élaboration du projet pour l’enfant, travail en équipe, etc.
Ces propositions doivent alimenter les mesures qui seront contenues dans le « Pacte pour l’enfance » que le secrétaire d’État Adrien Taquet doit prochainement dévoiler intégralement, après avoir lancé les premières pistes en juillet.