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L’opinion sur les modes d’accueil corrélée à leur accessibilité

statistiques assistantes maternelles
Publié le 04/10/2019
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon le Baromètre d’opinion de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), l’opinion des Français sur les modes d’accueil dépend de leur accessibilité géographique et financière.

Cette enquête annuelle auprès de 3000 personnes âgées de plus de 18 ans, résidant en France métropolitaine, se veut « représentative » de l’ensemble des Français - qui ne sont donc pas forcément parents d’enfants en bas âge. Elle montre que près de la moitié d’entre eux « pensent que la crèche est le mode d’accueil le plus bénéfique pour un enfant en bas-âge ».

Selon l’étude, cette part reste « stable sur la décennie » et correspond à l’opinion des parents de jeunes enfants. Un quart des Français interrogés citent ensuite les grands-parents comme mode d’accueil le plus bénéfique et un autre quart les assistantes maternelles.

 

Choix géographique

Comment expliquer cette « opinion » ? D’abord, par le « niveau d’accessibilité aux différents modes d’accueil » dans sa commune de résidence. « Alors que 58 % des parents habitant dans une zone à forte accessibilité aux crèches pensent qu’elles constituent le mode d’accueil le plus bénéfique, ce n’est le cas que de 35 % de ceux avec une faible accessibilité, relève la Drees. De même, un tiers des parents habitant des zones où l’accessibilité aux assistantes maternelles est la plus grande privilégient ce mode d’accueil, contre un sixième des parents avec l’accessibilité la plus faible ».

Toutefois, les familles qui considèrent que la crèche est plus bénéfique « sont toujours plus nombreuses que celles qui y recourent effectivement ».
 

Reste à charge

Parmi les catégories sociales, les personnes « appartenant à un ménage aisé ont plus de chances de considérer » l’accueil individuel comme le plus bénéfique pour pour l’enfant, en raison de la « capacité à assumer un reste à charge plus élevé et des besoins en termes de volume horaire relativement importants ».

Les résultats de cette étude semblent donc accréditer le constat dressé par les représentants de la profession d’assistante maternelle sur la nécessité de diminuer le reste à charge pour les parents employeurs.
 

Parentalité

Enfin, l’étude montre un fort besoin de soutien à la parentalité exprimé par les parents, dont 50 % auraient souhaité en 2018 « bénéficier d’une aide dans l’accompagnement de leur rôle de parent pour les questions de santé, en cas de conflits familiaux, sur l’éveil et le développement du jeune enfant », ainsi que dans les relations avec l’école. Cette demande de soutien à la parentalité augmente depuis 2014.

 

Drees, Pour un Français sur deux, la politique familiale devrait soutenir en priorité les familles modestes, Etudes et résultats n°1126, octobre 2019