Nord : un questionnaire d’évaluation de l’assistante maternelle envoyé aux parents
Drôle de surprise pour certaines assistantes maternelles exerçant dans le département du Nord : leurs parents employeurs ont reçu début janvier un courrier signé d’une puéricultrice de la Protection maternelle infantile (PMI) et accompagné d’un questionnaire.
Composé d’une quinzaine de questions, ce document, qui n’a rien à envier aux questionnaires de satisfaction, a pour but de connaître leur avis « sur les conditions d’accueil » de leur enfant par leur assistante maternelle, dont le nom est spécifié dans le courrier.
Voici quelques-unes des questions posées : l’assistante maternelle vous a-t-elle montré son attestation d’agrément ? Quelles sont les réactions de votre enfant à son arrivée et à son départ ? Le logement vous apparaît-il sécurisé ? L’assistante maternelle prend-elle en considération vos souhaits ? Comme êtes-vous informé de ce que vit votre enfant chez elle ?
Alerté par des adhérentes, le syndicat Unsa Proassmat a immédiatement réagi et adressé aujourd’hui un courrier au président du Conseil départemental. Le syndicat rappelle que cette pratique n’a aucun fondement réglementaire dans le cadre de la procédure d’agrément. « Les textes ne prévoient pas de demander l’avis des parents employeurs soit en cours d’agrément soit au moment de son renouvellement, ces derniers n’en ont d’ailleurs ni la formation ni les compétences requises. La plupart n’ont même pas connaissance du référentiel ! » souligne Liliane Delton, secrétaire générale de l’Unsa Proassmat.
Le syndicat rappelle que les professionnelles « ne peuvent être évaluées que par des personnes compétentes, connaissant parfaitement les critères » mentionnés dans les textes réglementaires.
D’autre part, il souligne que les parents ont parfois des exigences non conformes aux textes. Ainsi, les assistantes maternelles sont « très souvent confrontées à des demandes de rajout de matelas dans les lits parapluie, ou à l’administration de médicaments sans ordonnance ».
Pour toutes ces raisons, « outre le fait que cette pratique peut générer des tensions entre assistantes maternelles et parents employeurs », l’Unsa Proassmat demande l’arrêt de cette pratique.