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De nouveaux enseignements sur l’impact du confinement en famille d’accueil

De nouveaux enseignements sur l’impact du confinement en famille d’accueil
Publié le 24/06/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Âge, entourage de l’assistant familial : une recherche réalisée auprès de 433 assistants familiaux éclaire les facteurs ayant influé positivement ou négativement sur la santé mentale des enfants confiés.

Si le confinement a produit des effets à la fois positifs et négatifs chez les enfants confiés aux assistants familiaux, « la tendance générale est très largement une évolution positive des enfants » relève la synthèse de l’étude. Elle a été réalisée par des chercheurs de l’Université Savoie Mont Blanc de l’Institut des Neurosciences de Montpellier (INM) et le Conseil Départemental de la Savoie, auprès de 433 assistants familiaux de sept départements.

A partir du confinement, des changements positifs ont ainsi été observés chez 37% des enfants, contre des changements exclusivement négatifs chez 17 % d’entre eux.

Quels facteurs ont influé sur la santé mentale des enfants ? L’âge, avec un effet positif qui concerne principalement les enfants de moins de 10 ans et plus spécifiquement les 6-10 ans, ainsi que la présence d’autres adultes autour de l’assistante familiale pendant le confinement.

Relations positives vs isolement

Les changement positifs ont aussi concerné les enfants qui bénéficiaient de plusieurs suivis spécialisés, étaient précédemment inscrits à des activités sportives ou culturelles, ont réussi à suivre l’école à la maison, « n’ont pas posé de difficultés à l’assistant familial », ont développé des relations positives avec les autres enfants du foyer et dont les familles se montraient aidantes avec la famille d’accueil.

A l’inverse, des changements négatifs ont été observés chez les enfants qui suivaient un traitement médicamenteux lié à un trouble psychologique, souhaitaient retourner à l’école et revoir leurs camarades, n’arrivaient pas à suivre l’école à la maison et « rentraient fréquemment en conflits avec l’assistant familial à ce sujet », n’ont pas respecté les règles du confinement, posaient des difficultés à l’assistant familial, ont développé des relations négatives avec les autres enfants du foyer, ou « lorsque les assistantes familiales ont éprouvé durant le confinement un sentiment d’isolement, et ce plus que d’habitude ».
 

Comprendre les besoins de chacun

Les auteurs soulignent que chez les enfants et adolescents, « les études convergent vers le constat d’une dégradation de l’état psychologique avec l’apparition d’une détresse psychologique qui peut se traduire par une prévalence élevée de troubles anxieux, dépressifs, voire de stress post-traumatique » liée au confinement. Mais il existe aussi des résultats contrastés avec des effets positifs constatés chez les enfants confiés par l’Aide sociale à l’enfance à des assistants familiaux.

Dans l’étude, les assistants familiaux « attribuent majoritairement les changements positifs observés chez les enfants au facteur relationnel directement lié au temps qu’ils pouvaient leur consacrer ». Suspension des droits de visite et d’hébergement, arrêt de l’école, fin de la course aux rendez-vous multiples : tout ceci a participé « d’une meilleure contenance auprès de l’enfant ». Mais celle-ci, « associée à une rupture des liens d’une socialité ordinaire a été une source de conflits, d’oppositions et de détresse pour d’autres enfants ».

Pour les auteurs, cette étude invite à comprendre les besoins spécifiques des enfants selon leur âge et leur développement. Si pour certains « l’enveloppe protectrice » déployée dans cette situation anxiogène par les professionnels a été favorable, pour d’autres elle est apparue inadaptée.