Horaires atypiques : un guide des bonnes pratiques
Premier constat : le travail en horaire atypique est massif. Selon une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) publiée en 2017, 44 % des salariés et 76 % des non salariés avaient eu au moins un horaire de travail atypique durant un mois d’observation.
Travail du soir, de la nuit, du petit matin : les horaires atypiques ne sont pas clairement définis mais qualifient l’embauche avant 8h et après 18h, les samedis, dimanches et jours fériés. Ces horaires sont aussi souvent irréguliers, variables selon les semaines, « ce qui complexifie la gestion des solutions d’accueil ». Ainsi, 90 % des parents travaillant en horaires atypiques considèrent qu’il est difficile de trouver un mode d’accueil.
L’accueil individuel en première ligne
Combien d’assistantes maternelles accueillent en horaires atypiques ? Une enquête lancée par l’UFNAFAAM en mars 2021 montre que 63 % des 568 répondantes sont régulièrement concernées. « Nos adhérents qui cherchent à travailler sur ces créneaux ont bien souvent été confrontés à ce problème eux-mêmes avant de devenir assistants maternels, ils y sont sensibilisés » souligne Sandra Onyszko, porte-parole de l’UFNAFAAM.
Mais cet accueil se heurte à plusieurs difficultés : conciliation des horaires entre les différents parents, fatigabilité, bonification difficile à obtenir faute de majoration officielle du taux horaire de nuit.
Le rapport cite plusieurs exemples de bonnes pratiques : un couple d’assistants maternels qui gère à deux l’atypie des horaires, ainsi que plusieurs modèles de Maisons d’assistantes maternelles (MAM). Il relève également que les crèches familiales sont une bonne solution, souple, adaptée aux besoins de l’enfant et peu coûteuse par rapport aux crèches collectives. Mais elles sont en perdition sur le territoire…
1,1 % des EAJE ouverts 16 heures et plus
Le rapport mentionne ensuite des initiatives en accueil collectif mais il montre que seulement 1,1 % des établissements d’accueil du jeune enfant sont ouverts 16 heures ou plus par jour. En cause : le coût de fonctionnement et la tarification (Prestation de service unique). Des expérimentations doivent être menées dans le cadre de la réforme des modes d’accueil, pour assouplir les ratios d’encadrement en horaires atypiques en crèche.
Le rapport met également en avant les « solutions hybrides », comme le dispositif Mamhique de la Mutualité française expérimenté à partir de 2004 en Bretagne, associant des aides financières et des solutions d’accueil « sur-mesure », notamment grâce aux assistantes maternelles.
Partenariat local solide, co-financements, alliance de l’accueil collectif et individuel, coordination : selon le rapport, ces différents éléments sont nécessaires pour offrir une réponse adaptée.