Développement des jeunes enfants : l’accueil individuel dans « l’angle mort » de la recherche

Capacités langagières, pré-mathématiques, socio-comportementales, motrices : toutes ces compétences qui interagissent entre elles se développent dès le plus jeune âge. Or de fortes inégalités d’acquisition existent en France entre les enfants issus de milieu défavorisés et les autres, et alimentent la reproduction des inégalités sociales.

Cette synthèse compilant plusieurs études internationales montre un paradoxe français. Alors que le taux et la durée d’accueil comptent parmi les plus importants des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les inégalités d’accès y sont parmi les plus fortes, écartant les enfants issus de milieux défavorisés qui pourtant « bénéficieraient le plus d’une telle prise en charge ».
 

La formation déterminante

D’où l’importance de mettre en place des leviers d’action en s’appuyant sur les modes d’accueil.

Ainsi, selon la littérature internationale, la fréquentation d’une assistante maternelle ou d’une crèche « a pour effet de réduire les inégalités de développement entre les enfants ». Cet effet « égalisateur » semble en outre « perdurer sur le long terme, au moins jusqu’à l’adolescence ».

Une condition : que la qualité d’accueil soit au rendez-vous. C’est même « le facteur décisif » de l’égalité selon l’étude, et repose à la fois sur les « processus » (interactions, activités ) et sur la structure (taille des groupes, ratio d’encadrement). « La formation continue est notamment considérée par plusieurs études comme l’élément le plus important pour assurer une bonne qualité des interactions chaleureuses et attentives aux besoins physiques, émotionnels et développementaux des enfants » indique l’étude.

Oubli scientifique

Problème : les recherches portant sur les assistantes maternelles en France, seul pays de l’OCDE où elles représentent la première institution d’accueil du jeune enfant, constituent un « angle mort » de la littérature internationale.

Autre angle mort de la recherche : l’identification des freins à l’accès aux modes d’accueils des familles en situation de précarité sociale et économique en France, pourtant essentielle pour guider une politique publique plus égalitaire.