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Loi « protection des enfants » : l’ONPE publie une note juridique

Loi « protection des enfants » : l’ONPE publie une note juridique
Publié le 24/05/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Une note juridique de l'ONPE analyse les 42 articles de la loi du 7 février 2022. Elle vise à accompagner les acteurs de la protection de l’enfance, dont les assistants familiaux.

Les décrets - une quinzaine- ne sont pas encore parus mais l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) propose dans cette note juridique une « première analyse » des nouvelles dispositions encadrant la protection de l’enfance. L’enjeu est fort : la mise en œuvre effective de la loi, une gageure lorsque l’on sait que le Projet pour l’enfant (PPE) en vigueur depuis 2007 n’est toujours pas appliqué dans certains départements.

L’Observatoire le dit clairement : loi et décrets doivent servir « une évolution des pratiques professionnelles porteuse de sens, visant la satisfaction des besoins de l’enfant et le respect de ses droits ». Or « sur plusieurs dispositions, la loi semble avoir procédé par retouches du cadre juridique, voire introduit des dispositifs spécifiques, en prévoyant des précisions par voie réglementaire dédiée sur des sujets sur lesquels il n’existe pas de cadre réglementaire. Un risque est alors d’entériner dans le droit un système de protection de l’enfance à deux vitesses » prévient l’ONPE. Ainsi, «l’accessibilité et la clarté » des décrets, « comme le sens qu’ils seront en mesure de donner aux principes généraux posés par la loi, seront décisifs » poursuit l’Observatoire.

Ouvrir la profession ?

Les assistants familiaux pourront se concentrer sur la partie 3, qui analyse l’ensemble des nouvelles mesures les concernant. L’ONPE y ajoute quelques commentaires ayant trait aux conditions d’exercice et au manque inquiétant de professionnels. Ainsi « il aurait été particulièrement utile à l’occasion de cette réforme d’étudier et d’ouvrir les possibilités d’employer dans cette profession des personnes se trouvant par ailleurs en situation de salariat ou d’activité libérale » écrit-il. « Quelques expériences menées en ce domaine montrent que, si ces candidats ne s’orienteront pas vers une carrière en protection de l’enfance, ils peuvent être en mesure d’accompagner un enfant en apportant, à ceux pour lesquels cela convient, une expérience de vie différente répondant à leurs besoins » ajoute l’ONPE.

Quant à la possibilité d’attribuer un week-end de repos mensuel aux professionnels dans le contrat de travail, l’ONPE estime qu’il faudra « veiller à l’équilibre entre amélioration des conditions de travail des assistants familiaux et maintien d’une qualité d’organisation de l’accueil familial pour les enfants, par exemple en termes de recherche d’adéquation entre les profils des enfants et ceux des familles d’accueil auxquelles ils sont confiés ».
 

Pas d’effectivité sans moyens

Au terme de son analyse qui explore tous les pans de la loi, l’ONPE insiste : les nombreuses obligations supplémentaires de ce texte ne pourront être mis en œuvre sans « moyens humains et financiers complémentaires au risque d’accroître les écarts entre un droit qui serait uniquement perçu comme un idéal vers lequel tendre, et la réalité des pratiques ».