Des « atteintes insupportables » aux droits de l’enfant en 2021, selon la Défenseure des droits
L’année 2021 est restée marquée par la pandémie de Covid-19, « dans un climat particulièrement anxiogène » pour les enfants relève Eric Delemar, défenseur des droits, adjoint à la défenseure des droits, dans ce rapport annuel. « Difficultés d’apprentissage, troubles de l’attention pour des enfants du primaire, isolement, troubles dépressifs chez de nombreux adolescents entravés dans leur développement dans une période de construction identitaire qui nécessite pourtant interactions sociales, altérité, accès aux loisirs, et à la culture » : la liste des conséquences de la crise sanitaire est longue.
« À travers nos saisines, nous avons aussi constaté des atteintes insupportables aux droits des enfants les plus vulnérables : enfants en situation de handicap, confiés à l’aide sociale à l’enfance, mais aussi tous ces enfants vivant dans des situations de grande précarité, dans des conditions de logement déplorables, qui nous le savons bien éloignent des autres droits très sectorisés tel que le droit à la santé ou à l’éducation » poursuit Eric Delemar.
Toujours peu écoutés
Autre constat : « la parole des enfants reste considérée par trop d’institutions et d’adultes comme accessoire ou négligeable, alors qu’on sait bien que chaque fois que leur expression est recherchée, que leur parole est écoutée, les enfants sont mieux protégés, notamment contre toutes formes de violences ».
Le rapport est émaillé d’exemples de saisines portant sur des atteintes aux droits de l’enfant, mais aussi des actions mises en œuvre par la Défenseure des droits et ses partenaires.
L’une des priorités de l’institution pour l’enfance reste le lancement d’un plan d’urgence pour la santé mentale, une demande adressée le 1er juin à la première ministre Elisabeth Borne.
Besoins importants en protection de l’enfance
Concernant la protection des enfants, Claire Hédon constate que « les besoins restent très importants pour une plus grande concertation et une meilleure coordination des acteurs de la protection de l’enfance émanant de champs professionnels différents : éducation, médical, social et médico-social. Il reste difficile de percevoir en quoi la réforme de la gouvernance envisagée par le projet de loi apportera, à ce titre, des solutions opérationnelles ».
Elle se déclare également « inquiète » des exceptions à l’interdiction de principe de l’hébergement des mineurs dans les hôtels prévue par la loi du 7 février 2022.
De manière générale, ce rapport annuel est marqué par le niveau record de réclamations reçues en 2021, en hausse de près de 19 %par rapport à 2020.