Vous êtes ici

Scolarité des enfants placés : quand l’accueil familial contribue à la réussite

Scolarité des enfants placés : quand l’accueil familial contribue à la réussite
Publié le 11/09/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Une note d’analyse de France Stratégie publiée hier montre l’impact positif d’un placement familial qui soutient et investit la scolarité des enfants confiés par l’Aide sociale à l’enfance.

Taux de redoublement élevés, déscolarisations, études courtes et surtout en voie professionnelle : « les jeunes placés connaissent des parcours scolaires très heurtés » relève cette note qui analyse les trajectoires scolaires et professionnelles des jeunes accueillis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).

Implication et encouragements

Les jeunes placés en famille d’accueil grandissent majoritairement dans un milieu social plus favorisé que leur milieu d’origine, ce qui peut « contribuer à améliorer la réussite scolaire des jeunes placés » indiquent les auteurs.

D’autres facteurs apparaissent déterminants : l’intérêt porté à la scolarité par les assistants familiaux, leur implication dans le suivi et l’aide aux devoirs, leurs « encouragements », leurs « attentes élevées » pouvant être similaires à celles envers leurs propres enfants, et la croyance en « l’ascenseur social incarné par l’école » - relire à ce sujet notre interview d’Alice Anton, dont les travaux irriguent la note de France Stratégie.
 

Cadre familial propice

Le cadre familial organisé autour de la scolarité, avec des temps de repos et de repas, et plus de possibilité de s’isoler pour travailler, apparait aussi comme favorisant la réussite scolaire.

D’autres travaux montrent qu’a contrario, en établissement, « les représentations pessimistes qu’ont certains assistants familiaux sur la scolarité des enfants placés peuvent contribuer à la faiblesse des attentes et des aspirations pour les enfants ».

 

Influence du lieu de placement

En établissement, la majorité des recherches montrent que les attentes scolaires de la part des éducateurs sont faibles et que « la scolarité est souvent reléguée au second plan (…) considérée comme une tâche subsidiaire ».

Toutefois, quelque soit le lieu de placement, en fin de parcours les professionnels de l’Ase incitent tous les jeunes « à revoir leurs ambitions à la baisse et à suivre des études courtes et professionnalisantes ». En conséquence, ils intègrent le marché du travail plus précocement que l’ensemble des jeunes.

Les auteurs de cette note suggèrent donc de « faire de la réussite scolaire un objectif explicite du placement et d’améliorer la coopération entre l’Éducation nationale et les services de l’ASE ».