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Accueil individuel : en Loire-Atlantique, un recul « au-delà des projections les plus pessimistes »

Publié le 18/10/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes, le nombre d’assistantes maternelles a baissé de 22 % entre 2018 et 2022 dans ce département des Pays de la Loire.

En chute libre : dans le département de Loire-Atlantique au taux de couverture important (78 % contre 59 % sur le plan national), le nombre d’assistantes maternelles établi à 9500 en 2022, a baissé de 22 % entre 2018 et 2022, et le nombre d’agréments délivrés a chuté de 28 %.

«À quelques exceptions près, toutes les communes du département voient le nombre de places agréées sur leur territoire diminuer » écrit la Chambre régionale des comptes Pays de la Loire dans son rapport publié le 15 octobre.
 

Pire que prévu

Une évolution « en deçà des projections les plus pessimistes » réalisées par le département en 2019, qui prévoyaient entre 10 200 à 10 800 assistantes maternelles en 2025, et 11300 fin 2021, alors qu’elles n’étaient déjà que 10 381 en 2021.

Parallèlement, les micro-crèches privées se développent le plus rapidement avec une hausse de près de 50 % des places entre 2018 et 2022.

Des causes connues

Le développement des Maisons d’assistantes maternelles (Mam), « encouragé » dans ce département, se poursuit : en 2021 170 MAM regroupaient 537 assistantes maternelles, en 2023 elles sont 586 pour près de 2000 places d’accueil. 

Mais parallèlement le nombre de fermetures de MAM augmente, notamment dues à des conflits internes liés à l’organisation.

Manque d’attractivité du métier, niveau de rémunération trop faible, manque de reconnaissance, précarité des contrats : la Chambre régionale dresse la liste des raisons de la diminution des effectifs, déjà bien connues. Car la moyenne d’âge des assistantes maternelles (49 ans) et les nombreux départs à la retraite à venir (19 % des effectifs dans les cinq ans) n’explique pas tout.
 

Taux de refus élevé

« Tout en étant en diminution, le taux de refus d’agrément reste élevé (30 % de refus en 2018, contre 24,5 % en 2022), signe du maintien de l’exigence de la PMI à l’égard des candidates » indique le rapport. 

La chambre régionale constate également que la Protection maternelle et infantile (PMI), ne connaît pas l’offre réelle totale disponible sur son territoire. « La connaissance des places en accueil individuel n’est en effet pas exhaustive, du fait que les assistantes maternelles ne sont pas tenues d’exercer pour la totalité des places pour lesquelles elles ont un agrément et qu’elles n’ont à renseigner que les places utilisées »
 

Manque de lisibilité

Ainsi pour le département, l’effectif théorique d’assistantes maternelles agréées serait inférieur de 6 % au nombre de professionnelles en activité.

Quant aux besoins des familles, le rapport constate qu’il ne sont pas connus, car non documentés. Aussi, la politique d’accueil du jeune est « peu lisible » et ses coûts « mal évalués » relève le rapport, qui recommande d’y remédier.