Antilles et enfance : des défaillances pointées par la Défenseure des droits
Ce rapport publié hier s’appuie sur la visite à l’automne dernier d’une délégation de la Défenseure des droits en Guadeloupe et en Martinique.
Dans son introduction, la Défenseure des droits Claire Hédon rappelle le « contexte socio-économique particulièrement défavorable, marqué par un taux de chômage deux fois plus élevé que la moyenne nationale, un taux de pauvreté de près de 30 % et un coût de la vie particulièrement élevé » des territoires ultra-marins.
Sans surprise donc, les services publics sont marqués par de nombreuses « défaillances » qui sont « à l’origine d’un climat de défiance caractérisé envers les institutions dans ces territoires et d’un sentiment prononcé d’abandon au sein de la population antillaise ».
Modes d’accueil informels
S’agissant de la petite enfance, la défenseure constate que si l’offre quantitative d’accueil individuel et collectif a augmenté ces dernières années, « les difficultés d’accessibilité et de disponibilité des dispositifs d’accueil des jeunes enfants contraignent les familles à des modes de garde informels, encore importants sur ces territoires, et affectent le développement, la santé et le bien-être des enfants, tout en créant, dès leur plus jeune âge, une inégalité de destins éducatifs entre les enfants ».
Elle rappelle que 40 % des familles sont monoparentales, à 90 % composées de mères seules, pour lesquelles l’accès à une insertion professionnelle est particulièrement complexe.
Développer l’offre
Claire Hédon recommande donc de « permettre l’accès effectif de tous les enfants aux modes d’accueil collectif de la petite enfance, en développant des offres d’accueil flexibles permettant des temps de présence modulables ». Autre préconisation : la création prioritaire aux Antilles des « Maisons des 1 000 premiers » jours pour mieux accompagner les jeunes enfants et leurs parents.
Concernant la protection de l’enfance, la Défenseure des droits constate « de graves dysfonctionnements des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) » en Guadeloupe, marquée par l’absence pendant plusieurs années d’un directeur départemental enfance et famille et d’un schéma départemental de la protection de l’enfance.
Exposition aux violences
Nombre de places d’accueil insuffisant, évaluation des besoins trop tardive, manque de professionnels : « les associations locales dénoncent l’impossibilité de protéger des enfants en danger à défaut de structures d’accueil dédiées ». La maison de l’enfance en Guadeloupe est même « dans un état de délabrement ne permettant pas leur accueil ».
Les enfants et jeunes suivis par l’ASE sont donc potentiellement exposé « à toutes formes de violences, y compris institutionnelles ».
Claire Hédon recommande donc qu’un bilan soit effectué conjointement par le conseil départemental de Guadeloupe, l’Agence régionale de santé et les services préfectoraux afin de « garantir le droit des enfants et des jeunes à la sécurité, à la santé physique et mentale et à l’éducation ».
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