Bug de Pajemploi : une situation toujours préoccupante pour certaines familles
« Je vous invite à patienter », « je ne peux vous donner d’échéance plus précise » : voilà les messages que certains parents employeurs continuent à recevoir de leur Caisse d’allocations familiales (CAF) ou du Centre national Pajemploi. Pour eux, le dysfonctionnement informatique qui a touché plusieurs milliers de familles à partir du mois de mai vire durablement au cauchemar.
« Je n’ai pu joindre par téléphone aucun conseiller de Pajemploi depuis la mi-juin, à chaque fois je tombe sur le même message :« tous nos conseillers sont occupés » », décrit Julie Jeanpierre, employée d’une société de transport dans le Cher. Avec son conjoint agriculteur, elle ne perçoit toujours pas le Complément mode de garde (CMG) dû pour leur petite fille accueillie chez une assistante maternelle depuis le mois de mai. Son fils de quatre ans, également accueillie chez la même professionnelle depuis son jeune âge, n’est pas concerné par le dysfonctionnement.
« Sur les 1200 euros de salaire que je verse à l’assistante maternelle, je perçois un CMG de 88 € pour l’accueil de mon fils, et rien pour ma fille. Depuis quatre mois, j’estime le montant dû à 1000 ou 1500 euros, car personne n’a su me dire à combien doit s’élever le CMG pour ma fille. Aujourd’hui je me demande quand vais-je devoir démissionner faute de pouvoir payer mon assistante maternelle ? » s’interroge-t-elle.
Seul le médiateur de la CAF est joignable par mail, mais il semble bien impuissant à lui donner des informations précises et des échéances. Combien d’autres familles subissent toujours cette situation ? Le Centre national Pajemploi n’a pas donné suite à nos sollicitations les plus récentes. Contactée le 6 août 2019, la directrice de l’Urssaf Auvergne et du centre Pajemploi, Mme Olivia Grangerodet, nous indiquait que « la plupart des cas ont été régularisés, il ne reste que quelques centaines de comptes concernés ».
Effectivement, Céline, que L’assmat avait contacté en juillet, qui ne percevait pas le CMG et était prélevée à tort de cotisations sociales, a obtenu une régularisation de sa situation, via deux remboursements, le 23 juillet et le 21 août.
Pour les dernières familles concernées, « nous avons mis en place des « parades » pour que les employeurs puissent tout de même déclarer leur salarié avec l’assurance de ne pas être prélevés des cotisations » poursuivait début août madame Grangerodet. Le non versement du CMG devait par ailleurs être compensé par des aides spécifiques accordées par les CAF et la MSA.
Il semble que ce ne soit pourtant pas le cas de Mme Jeanpierre et d’autres parents, qui s’expriment sur les réseaux sociaux. Elle s’interroge désormais sur les voies de recours qu’elle peut activer désormais, avant de ne plus pouvoir faire face à une situation que seules les économies du couple ont permis de gérer jusqu’ici.