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Crise sanitaire : enfin un cadre pour améliorer le lien PMI-assistantes maternelles ?

lien PMI assistants maternels
Publié le 28/05/2020
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Le manque d’accompagnement des PMI et l’hétérogénéité de leur action envers les professionnelles ont été mis en lumière pendant le confinement. Hier lors d’une réunion avec la DGCS l’ouverture de travaux sur le sujet a été évoquée.

C’est un fait relaté par bon nombre de professionnelles sur les territoires : les services de PMI ont parfois failli à leur rôle d’accompagnement des assistantes maternelles pendant la crise sanitaire. Sur le sujet, une lettre ouverte signée le 1er avril 2020 par Boris Cyrulnik, président de l’Institut Petite Enfance (IPE), avait mis le feu aux poudres.

 

Règlement de comptes

La plus grande partie des services « font preuve de négligence, de retrait et/ou d’inadéquation totale » en matière d’accompagnement tranchait l’IPE. Dans une réponse tout aussi cinglante, la plateforme Assurer l’avenir de la PMI estimait que cette tribune revenait à « insulter publiquement un service régalien » et affirmait que « les services et professionnels de PMI sont les premiers conscients que leurs pratiques sont perfectibles ».

Preuve qu’il fallait éteindre rapidement l’incendie, les trois ministres « sociaux », Olivier Véran, Christelle Dubos et Adrien Taquet ont répondu le 8 avril à Boris Cyrulnik, assurant que l’État était « pleinement mobilisé » pour accompagner les professionnels de la petite enfance et les collectivités. La lettre reconnaissait toutefois que certains professionnels de PMI avaient été redéployés « vers des missions plus prioritaires » que l’accompagnement.

 

Crever l’abcès

Hier, la réunion hebdomadaire réunissant depuis plusieurs semaines les représentants de l’accueil individuel et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) visait en partie à crever l’abcès. En présence de Pierre Suesser, président du Syndicat national des médecins de PMI, et de deux représentantes de la PMI de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, chacun a pu exprimer ses griefs, ses difficultés, ses propositions.

Côté accueil individuel, les représentants ont notamment relayé l’absence d’accompagnement sur certains territoires, les mêmes qui souvent mettent le paquet sur le contrôle des assistantes maternelles. Les représentants de PMI ont relevé les difficultés liées à la crise sanitaire, et n’ont pas nié les difficultés structurelles - qui ont en partie trait à un manque de moyens des services. Ils ont ainsi bien conscience que le rôle de la PMI est « mal perçu, souvent dans une logique disciplinaire et de contrôle », comme le relate la CGT Assmat dans son compte rendu.

 

Ouvrir la discussion

Les représentants des assistantes maternelles ont donc demandé l’ouverture d’un cadre de discussion permanent réunissant les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et associatifs et la PMI. La DGCS se saisira-t-elle de cette demande, qui semble indispensable pour faire avancer une situation embolisée, néfaste pour toutes les parties, afin aboutir à plus d’égalité sur les territoires  ? Elle a pour l’instant seulement pris acte de la volonté des acteurs d’avancer sur le sujet.