Vous êtes ici

Emmanuel Macron se prononce pour un droit à la garde d’enfant

Emmanuel Macron se prononce pour un droit à la garde d’enfant
Publié le 07/01/2022
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Devant la Fédération des acteurs de la solidarité, le chef de l’État a acté hier le retard français en matière d’accueil du jeune enfant.

Enfin, un aveu : le système d’accueil du jeune enfant français « ne répond plus aux besoins qui lui sont adressés » a déclaré hier le président Emmanuel Macron lors du Congrès national de la Fédération des acteurs de la solidarités (Fas).

Égrainant les chiffes : « près de 20 % des parents n’obtiennent pas de mode d’accueil, plus de 160000 ne trouvent pas de travail faute de solution de garde pour leur enfant, on estime à 200 000 le nombre de places manquantes », le chef de l’État a dressé un constat d’échec de son propre mandat.

« Nous ne parvenons plus à atteindre nos objectifs. Nous pensions ouvrir 30 000 places de crèches sur le quinquennat, et nous arriverons à en ouvrir moitié moins » a-t-il poursuivi.

Indemnisation faute de solution

Complexité et lenteur du système, inégalités territoriales, et surtout inégalités d’accès aux modes d’accueil : la France, un temps en avance sur le sujet, a été rattrapée depuis par des voisins comme l’Allemagne ou l’Islande, des « pays qui il y a quelques années étaient moins efficaces que nous en la matière » souligne-t-il.

Il estime donc qu’il faut « concevoir un nouveau système plus clair, plus centré sur les réponses directes aux besoins des parents » et « mettre en place un véritable droit à la garde d’enfant qui devrait se traduire par un mode d’accueil individuel ou collectif accessible pour tous les parents, une indemnisation en cas d’absence de solution ». Rappelons que le Conseil économique social et environnemental (CESE) a été missionné par le gouvernement sur le sujet le 7 décembre : un rapport est attendu avant la fin mars.
 

Chef de file unique

Un sujet épineux dans un contexte de pénurie de personnels et d’absence de pilotage de cette politique publique, éclatée entre plusieurs acteurs.

D’où la nécessité « de désigner un chef de file unique qui sera responsable de cette politique de l’accueil du jeune enfant au plus près du terrain». Qui ? Emmanuel Macron se garde bien de donner la réponse en exposant ce programme présidentiel des cinq prochaines années qui ne dit pas son nom.