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Exposition aux écrans : un rapport préconise des « actions renforcées » auprès des assistantes maternelles

Exposition aux écrans : un rapport préconise des « actions renforcées » auprès des assistantes maternelles
Publié le 01/05/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans ses conclusions remises hier à Emmanuel Macron, une commission recommande une forte régulation des écrans dès la petite enfance, plus particulièrement dans l’accueil individuel.

Dans le viseur des membres de cette « commission d’experts » et du rapport remis aujourd’hui : les « technoférences ». Il s’agit des « interférences dans la relation parent (ou adulte référent) - enfant/adolescent, générées par l’usage de l’écran par le parent en présence de l’enfant/adolescent ». 

Elles se traduisent chez les parents par «une altération de la sensibilité, de l’étayage ainsi que de la disponibilité et de la réactivité de la réponse parentale », et chez l’enfant par « une altération du développement du langage, de la régulation des émotions et des compétences socio-relationnelles ».
 

« Problématique »

Et pour les experts « si cette exposition aux écrans paraît plutôt maitrisée, la question de l’usage des écrans en interférence à la relation aux enfants paraît plus problématique chez les assistantes maternelles ou les « nounous » recrutées par les familles » (ndlr : l’utilisation du mot « nounou » ou « nourrice » tend malheureusement à se répéter dans les rapports et autres documents officiels)

Selon le document, l’usage massif des portables depuis 2007 a considérablement augmenté les perturbations de ces interactions.

Moments clefs

Aussi la commission appelle « à une grande vigilance, a minima jusqu’aux 4 ans de l’enfant, dans l’usage qui est fait des outils en leur présence par les parents mais aussi plus généralement par les professionnels en lien avec la petite enfance (assistantes maternelles, personnels des crèches, nourrices a fortiori aux moments clés de la relation (repas, soins, jeux...). » 
 

Aucun écran à domicile

Dans tous les modes d’accueils, et jusqu’à l’âge de six ans, la commission demande de proscrire l’usage de tout type d’écran par les professionnels.

Chez les assistantes maternelles, les écrans « ne doivent pas être utilisés en présence des enfants, que ce soit en simple « fond » ou pour les « occuper » » plaide la commission, qui souhaite la mise en place « d’actions renforcées auprès des assistantes maternelles et des « nounous », via les collectivités territoriales », les caisses d’allocations familiales (CAF) et les services de protection maternelle et infantile (PMI) ».
 

Agrément et contrat d’accueil

Les experts recommandent de prévoir dans les contrats d’accueil, « voire dans les clauses d’agrément des assistantes maternelles », une clause sur le non-usage des écrans en présence de jeunes enfants.
 

Usages chez l’enfant et l’adolescent

Les experts préconisent de :

→ renforcer la recommandation en vigueur de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans ; 

→ déconseiller l’usage des écrans jusqu’à l’âge de 6 ans, ou le limiter fortement avec des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte ; 

→ après 6 ans, appeler à une exposition modérée et contrôlée.

→ avant 11 ans : bannir le téléphone

→ à partir de 11 ans : accès au téléphone sans connexion Internet

→ à partir de 13 ans : téléphone connecté sans accès aux réseaux sociaux ni aux contenus illégaux

→ à partir de 15 ans : accès complémentaire aux réseaux sociaux « éthiques ».