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A La Réunion, la garde parentale est majoritaire pour trois enfants sur quatre

A La Réunion, la garde parentale est majoritaire pour trois enfants sur quatre
Publié le 29/08/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Selon des données publiées aujourd’hui par la Drees et l’Insee, l’accueil individuel est minoritaire dans le territoire ultramarin, marqué par un nombre élevé de mères isolées, un faible taux d’emploi et un manque de places d’accueil.

Dans l’Hexagone, 56 % des enfants de moins de trois ans sont gardés à titre principal par leurs parents, contre 75 % à La Réunion, selon les chiffres publiés aujourd’hui par la Direction de la recherches, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Le recours aux modes d’accueil formels reste faible sur le territoire ultra marin, particulièrement le recours à l’accueil individuel : seuls 5 % des enfants de moins de trois ans sont gardés à titre principal en semaine par une assistante maternelle, contre 20 % dans l’Hexagone. L’accueil collectif à titre principal concerne 13 % ces enfants contre 18 % au niveau national.

Les enfants accueillis à titre principal en mode d’accueil formel y passent également moins de temps à La Réunion : en moyenne 35 heures 15 dans la semaine, soit environ 2 heures 30 de moins qu’en métropole.

Taux d’emploi plus faible

Ce faible recours aux modes d’accueil formels s’explique notamment par le taux d’emploi, plus bas à La Réunion qu’en métropole. Ainsi, le taux d’emploi des mères d’un enfant de moins de trois ans s’élève à 44 % contre 62 %, et le taux d’emploi global n’est que de 49 % contre 68 %. Toutefois même en cas d’emploi des deux parents ou du parent isolé, le nombre d’enfants gardé à titre principal par les parents atteint 52 % contre 29 % dans l’Hexagone.

« Cela tient en partie aux caractéristiques des emplois sur l’île, davantage peu qualifiés et à temps partiel, qui peuvent conduire les familles concernées à privilégier des modes de garde informels, moins coûteux » indique l’Insee.

Dans huit cas sur dix, ce sont les mères isolées qui assurent la garde principale, dans ce territoire où elles sont « souvent en situation de pauvreté ».
 

Peu de places d’accueil

Ce faible recours s’explique aussi par une capacité théorique d’accueil nettement inférieure à celle de la métropole : 40,4 places pour 100 enfants de moins de trois ans contre 59,4 places. « Si l’accueil en collectivité prépondérant est assez proche de la moyenne nationale (19 places contre 22) et l’accueil individuel beaucoup moins développé (16 places contre 32) » relève l’Insee.

Pourtant depuis 2013, l’offre d’accueil progresse, tirée comme partout par l’essor des micro-crèches financées par la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). Mais en raison de leur coût et de l’avance à effectuer avant de percevoir le complément de mode de garde (Cmg), « les familles dont les revenus sont plus modestes auraient tendance à recourir à des contrats d’accueil à temps partiel en micro-crèche et s’organiseraient avec leur réseau familial le reste du temps dans la semaine ».