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Le risque d'asthme augmenté par l'exposition aux produits ménagers lors des premiers mois de la vie

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Publié le 27/02/2020
Catherine Piraud-Rouet
Journaliste spécialisée en puériculture et éducation
Une exposition fréquente à des produits ménagers courants pendant les trois premiers mois de la vie – notamment ceux sous forme de pulvérisateur et/ou très parfumés - peut augmenter le risque d'un enfant de développer de l'asthme plus tard. C’est ce que révèle une récente étude canadienne.

L’exposition fréquente à des produits courants d'entretien ménager pendant les trois premiers mois de la vie va de pair avec un risque accru pour un enfant de souffrir d’asthme à l’âge de trois ans, montre une étude réalisée par des chercheurs canadiens.
 

Étude inédite sur cette tranche d’âge

On connaissait déjà la responsabilité des allergènes les plus fréquents dans le déclenchement de cette maladie chroniquedes bronches (également soumise à des facteurs génétiques) : acariens, moisissures et pollens, mais aussi fumée de tabac et pollution de l’air. Mais des chercheurs de l’université canadienne Simon Fraser ont mis à jour un facteur de risque encore trop méconnu : les produits ménagers.Leur étude, publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne le 18 février dernier, affirme en effet que les bébés (de la naissance à trois mois) vivant dans des logements où l’utilisation de produits de nettoyage ménagers est fréquente étaient plus susceptibles de développer une respiration sifflante et de l'asthme chronique à l'âge de trois ans. Une étude inédite, la plupart des travaux liant l'asthme à l'utilisation de produits de nettoyage ayant à ce jour été réalisés auprès d'adultes.
 

Les sprays et produits parfumés sur la sellette

Sur la base de questionnaires remplis par les parents de 2 022 enfants ayant participé à une étude longitudinale consacrée au développement des enfants au Canada (CHILD), les chercheurs ont examiné la fréquence d'exposition à une vingtaine de produits de nettoyage, de la naissance à l'âge de 3 à 4 mois. Les enfants ont ensuite été évalués à l'âge de trois ans pour déterminer s'ils souffraient d'asthme, de respiration sifflante récurrente ou d'atopie (facteur génétique sensibilisant aux allergies).

Les produits que les plus couramment utilisés ? Les détergents à vaisselle, les nettoyants multi surfaces, les nettoyants pour vitres et les lessives. Mais ceux associés au risque le plus élevé de problèmes respiratoires étaient les produits de nettoyage parfumés et/ou pulvérisés dans l'air. Les analyses montrent une association entre l'exposition précoce aux produits de nettoyage et le risque d'asthme et de respiration sifflante. 7,9 % des enfants vivant dans un logement où les produits nettoyants étaient d’usage fréquent étaient atteints d'asthme à l'âge de trois ans, contre 4,8% de ceux vivant dans des foyers à faible utilisation de ces produits. De même, 10,8 % d'entre eux souffraient d'une respiration sifflante récurrente (contre 7,7% des enfants du deuxième groupe) et 3 % d'une respiration sifflante récurrente avec atopie (contre 1,5% chez les enfants du deuxième groupe).
 

Sélectionner les produits

« Les nourrissons passent de 80 % à 90 % de leur temps à l'intérieur. Ils sont particulièrement vulnérables aux expositions chimiques par les poumons et la peau, en raison de leur rythme respiratoire élevé et de leur contact avecles surfaces de la maison », explique le docteur Tim Takaro, principal auteur de l'étude.

Les chercheurs craignent également que ce type d'exposition chronique puisse affecter le microbiote des enfants, c'est-à-dire l'ensemble des microorganismes qui peuplent leur corps. « Il peut être important pour les familles d'envisager de retirer les sprays et les produits parfumés de leur routine de nettoyage. Nous pensons qu'une maison saine ne doit pas avoir d'odeur », conseillent-ils. Ils recommandent aux parents de bien lire les étiquettes des produits d'entretien avant l’achat. Et d’éviter, en particulier, ceux qui contiennent des composés organiques volatils (COV), connus pour polluer l'air intérieur.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour examiner les effets à long terme de l'exposition à ces produits.