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Les assistants familiaux entendus par la commission d’enquête sur la protection de l’enfance

Les assistants familiaux entendus par la commission d’enquête sur la protection de l’enfance
Publié le 04/12/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Au cours de leur audition hier, quatre fédérations ont tenté d’expliquer les difficultés rencontrées par les professionnels au quotidien pour accomplir leur mission.

Qu’il est rare d’entendre les assistants familiaux s’exprimer directement : sept professionnels et représentants de l’Anamaaf, l’Anpf, la Fnaf et l’Ufnafaam étaient auditionnés hier par la commission d’enquête sur les manquements des politiques publiques de la protection de l’enfance de l'Assemblée nationale (1). On pourra s’étonner de ce chiffre - quatre organisations en même temps – et du format « table ronde », pour ce qui fut longtemps le premier mode d’accueil de France, et celui qui reste considéré comme le plus vertueux.

Maltraitances institutionnelles

Mais au moins, la parole des professionnels ne fut pas retranscrite par tel représentant de tel conseil départemental ou telle association parlant « au nom » des assistants familiaux. Alors qu’ont-ils exprimé, hier ? Des « inquiétudes grandissantes », des « maltraitances institutionnelles », une « désintégration du collectif de travail », un métier « sous-estimé » et souffrant d’un « manque criant de reconnaissance ».

Ils ont décrit tout ce qui pose problème, aujourd’hui comme hier, malgré les lois successives réformant la protection de l’enfance : le manque de statut national et respecté sur l’ensemble du territoire, les disparités persistantes entre les départements concernant la rémunération, les indemnités, l’intégration dans les équipes, le suivi en santé des enfants, etc.
 

Informations préoccupantes

Ils ont alerté sur le « fléau » des informations préoccupantes, cette « chape de plomb » qui pèse sur les assistants familiaux et dont personne n’est aujourd’hui capable de dire ce qu’elle représente réellement. De quoi s’agit-il, de signalements par qui, pour quels faits ? Aucun chiffre, aucune enquête ne permet d’objectiver le phénomène et pourtant, c’est l’une des causes majeures de la désaffection pour la profession, selon les organisations.

En face, les députés questionnent les auditionnés sur la nécessité de renforcer les contrôles, la formation continue ou encore l’accueil des fratries. Que retiendra la commission dans son rapport sur les assistants familiaux, quelles propositions fera-t-elle ? Après cette audition flotte une impression de retard incommensurable pris par la France dans le soutien à l’accueil familial et donc, par conséquent, dans l’accompagnement des enfants qui y sont placés.
 

(1) Association nationale assistants maternels assistants accueillants familiaux (Anamaaf), Association nationale des placements familiaux (Anpf), Fédération nationale des assistants familiaux (Fnaf), Union fédérative nationale des associations de familles d’accueil et assistants maternels (Ufnafaam)