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MAM : la grande débrouille

MAM et confinement
Publié le 06/04/2021
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Entre le marteau du décret et l’enclume des consignes gouvernementales, les professionnelles exerçant en MAM ont cherché des réponses pendant tout le week-end. Résultat : certaines ouvrent, d’autres ferment, toutes s’adaptent faute de clarté.

« Nous avons passé tout le week-end à tourner en boucle sur internet pour savoir si nous pouvions ouvrir » décrit Catherine Landemaine, assistante maternelle dans la MAM inclusive La cabane des coquins à Saint-Laurent-sur-Saône (Ain).

Faute de réponses claires et de parents souhaitant arrêter l’accueil de leur enfant, les professionnelles ont donc choisi de s’organiser comme elles l’entendaient. Afin de respecter un accueil maximal à 10 places au lieu de 12, et de maintenir une situation équitable entre les professionnelles, une assistante maternelle accueillera 4 enfants cette semaine et les deux autres seulement trois, inversement la semaine suivante. « Les parents sont satisfaits car ils préfèrent avoir à s’organiser eux-mêmes seulement pendant 2 ou 3 jours plutôt que ne plus avoir de solution d’accueil pendant trois semaines » poursuit-elle.

Mail du préfet aux maires

En Seine-Maritime en revanche, Marie-Ange Marchand, présidente du collectif Intermam76, a décidé de fermer sa MAM. « Non seulement les recommandations gouvernementales sont très floues, car elles disent le contraire du décret, mais en plus dans le département le préfet a envoyé un mail à tous les maires en reprenant le décret imposant la fermeture des MAM agréées pour plus de dix enfants » indique-t-elle.

L’inquiétude porte aussi sur la responsabilité des assistantes maternelles en cas de problème pendant l’accueil, et donc de couverture par les assurances professionnelles.

Question assurance

« Pour moi, il n’y a pas de problème, les assurances doivent couvrir puisque le guide ministériel précise que les MAM peuvent ouvrir, estime Sandra Onyszko, porte-parole de l’UFNAFAAM.

Mais seul le ministère pourra rétablir la situation ». Autrement dit, un appel à la carté est lancé au gouvernement, dont la gestion de crise laisse à désirer depuis le 31 mars, date de l’annonce de ce nouveau confinement par le Président de la République. De nombreuses professionnelles demandent tout simplement la réécriture du décret du 3 avril pour clarifier a minima le maintien de l’ouverture de toutes les MAM. Interrogé par L’assmat, le cabinet d’Adrien Taquet n’a pas encore indiqué son intention.
 

Situation contrastée

« Nous ne savons pas quoi dire aux MAM à qui d’ordinaire nous conseillons de suivre la loi » résume Marie Legendre, présidente de l’ANRAMAM. Dans sa MAM aujourd’hui, un seul enfant est accueilli. « Les parents ont pris note qu’il fallait nous solliciter seulement s’ils n’avaient aucun autre moyen et se sont tournés vers leur réseau familial ».

D’une MAM à l’autre la situation semble donc très contrastée.