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Manque de solutions d’accueil : un fort impact sur le travail des mères

Manque de solutions d’accueil : un fort impact sur le travail des mères
Publié le 05/03/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Les inégalités de genre au sein du couple restent élevées et se répercutent sur le recours aux modes d’accueil, selon une étude de la Drees.

Parmi les couples avec jeunes enfants, les mères sont deux fois plus souvent sans emploi que les pères (28 % contre 13 %), selon l’étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

Lorsque qu’un parent est en emploi à temps plein et l’autre sans emploi, les enfants de moins de six ans passent beaucoup plus de temps en semaine seuls avec le parent sans emploi lorsque celui-ci est la mère (25 heures par semaine) que quand il s’agit du père (9 heures).

En revanche quand le père est sans emploi, « les enfants passent beaucoup plus de temps avec un intervenant extérieur - crèche, assistante maternelle... », soit 31 heures contre 17 heures quand la mère est le parent sans emploi.
 

Inégalités sociales

Six fois plus de mères que de pères ayant déjà eu un emploi sont sans emploi ou à temps partiel, un constat auquel s’ajoute une inégalité sociale : les couples dans lesquels la mère est inactive et le père travaille à temps complet sont trois fois plus nombreux quand la mère est employée ou ouvrière (27 %) que quand elle est cadre ou de profession intellectuelle supérieure (9 %).

Dans les catégories les moins riches, « les plus faibles rémunérations et les conditions d’emploi plus contraignantes peuvent justifier une préférence à garder l’enfant soi-même ». Ainsi, « sur l’ensemble des mères employées ou ouvrières sans emploi, un tiers cite au moins une contrainte liée aux enfants : le coût des modes d’accueil (19 %), le fait de ne pas avoir trouvé de mode d’accueil qui convienne (16 %) ou des horaires de travail non compatibles (15 %) ».

Garde parentale subie

Dans la moitié des familles avec enfants de moins de trois ans, le mode de garde principal est assuré par les parents, une garde parentale « subie » pour 18 % d’entre eux mais essentiellement assurée par les mères le plus souvent éloignées de l’emploi, qui passent en moyenne 22 heures seules avec leur enfant de 8 h à 19 h du lundi au vendredi, contre moins de 5 heures pour les pères.

« Deux phénomènes peuvent expliquer cela : certaines mères étaient déjà sans emploi et ont pu se voir refuser une place en crèche pour cette raison, ce qui a pu freiner leur projet de retour à l’emploi ; d’autres se sont mises en retrait de l’emploi faute de mode d’accueil extérieur » relève la Drees.