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Michel Barnier à Matignon, les dossiers sur la table dans le champ de l’enfance

Michel Barnier
Publié le 05/09/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après plus de 50 jours de gouvernement démissionnaire, sans cap ni prise de décision, la nomination d’un nouveau premier ministre ouvre un nouveau chapitre pour l’enfance, dont les chantiers sont nombreux.

Enfin, la fumée blanche : l’Élysée a annoncé à la mi-journée la nomination attendue d’un premier ministre, en la personne de Michel Barnier, ancien ministre, ancien président du conseil général de Savoie, puis négociateur du Brexit, membre des Républicains.

Quelle conséquence pour l’enfance ? Qui désignera-t-il comme ministre porteur du portefeuille de l’enfance ? Le mystère devrait être levé dans les prochains jours.

Sur sa table, plusieurs dossiers brûlants l’attendront. D’abord, la protection de l’enfance, l’une des principales victimes de la dissolution de l’Assemblée nationale, mettant un coup d’arrêt brutal à la commission d’enquête historique sur les manquements de la protection de l’enfance. Sa rapporteure, la députée socialiste Isabelle Santiago, a déjà demandé pendant l’été au nom du groupe socialiste sa remise en place à la présidente de l’Assemblée, Yael Braun Pivet. Isabelle Santiago vise désormais la présidence de la Délégation aux droits des enfants, jusqu’ici aux mains de la députée Modem Perrine Goulet.
 

Mobilisation du 25 septembre

Situation dans les pouponnières, mesures de placements non exécutées, alertes sur le nombre d’enfants à la rue, situation des jeunes majeurs, baisse du nombre d’assistants familiaux : les sujets ne manquent pas et seront portés dès le 25 septembre dans la rue par la mobilisation du nouveau collectif Les 400 000.

Dès l’annonce de la nomination de Michel Barnier, les organisations membres de la Dynamique pour les droits des enfants ont publié un communiqué demandant au Président et au Premier ministre « un ministère dédié à l’Enfance conservé et renforcé, un Comité interministériel à l’enfance ravivé ».
 

Service public de la petite enfance

Autre grand dossier : la petite enfance, alors que le service public de la petite enfance est censé démarrer dans moins de quatre mois, conférant aux communes le rôle d’autorité organisatrice des modes d’accueil, à charge pour elles à partir du 1er janvier 2025 de planifier le développement des modes d’accueil.

Le contexte ? Une crise majeure aussi bien dans l’accueil collectif qu’individuel, avec un déclin inquiétant du nombre d’assistantes maternelles. Le décret portant la réforme du Complément de mode de garde, censée redonner de l’attractivité à la profession et s’appliquer en 2025, est toujours en attente d’application. Quant aux différentes mesures contenues dans le plan Bergé d’octobre 2023 : aucune nouvelle à ce stade.
 

Silence sur le gel de la formation

Tout juste le lancement d’une mission confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’attractivité de la profession aura pu survivre aux élections législatives anticipées, lancée par la ministre démissionnaire Sarah El Haïry fin mai. Mais pendant l’été, l’absence de réaction politique lors de l’annonce du gel de la formation professionnelle des assistantes maternelles en a dit long sur le peu d’intérêt des gouvernants, quels qu’ils soient, pour le secteur.