Modes d’accueil : alerte sur le secteur privé lucratif au sein de la CNAF
Tous les quatre ans, le conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) procède à son renouvellement : ce fut le cas jeudi, sans grands changements et avec la réélection de la présidente actuelle, Isabelle Sancerni.
Lors de l’installation de ce nouveau conseil d’administration, le secrétaire d’État à l’enfance et aux familles Adrien Taquet a prononcé un discours en forme de bilan de l’action gouvernementale en matière de politique familiale. « Nous avons fait jouer à la politique familiale son rôle d’investissement social plus que jamais auparavant » a-t-il déclaré, en référence à la politique de lutte contre la pauvreté.
Rééquilibrage des modes d’accueil
S’agissant des modes d’accueil, il estime que la réforme qui se déploie depuis la parution de l’ordonnance n° 2021-611 du 19 mai 2021 relative aux services aux familles compte « parmi les plus ambitieuses jamais entreprises » en France.
Adrien Taquet se projette également dans l’avenir proche, celui de l’après élection présidentielle. Aussi affirme-t-il : « si les Français nous renouvellent leur confiance, nous continuerons d’avancer, comme annoncé par le Président de la République, et comme le Conseil économique, social et environnemental y travaille à notre demande, dans la voie d’un droit garanti à un accueil du jeune enfant à un prix raisonnable et similaire par une assistante maternelle ou en crèche, sans hiérarchie entre ces deux modes d’accueil chacun aussi précieux et légitime que l’autre – car, je le redis clairement, l’accueil individuel n’est ni solution par défaut, ni une solution par dépit ».
Écho au scandale Orpéa
De son côté, l’Union nationale des associations familiales (UNAF) a plaidé dans sa déclaration pour une limitation de la création des micro-crèches PAJE, « mode d’accueil plus cher pour les familles et couteux pour les finances publiques » selon Jacques Buisson, chef de file de la délégation. En écho au scandale qui secoue actuellement le groupe Orpéa, qui, par extension, interroge l’ensemble du secteur privé à but lucratif, il a poursuivi : « Comme d’autres, nous nous interrogeons sur le modèle économique à but lucratif pour l’accueil de la petite enfance. Les évènements récents dans les EHPAD et le choc qu’ils suscitent, doivent conduire la branche famille à se pencher sur cette question ».