Nouveau protocole d’accueil : la profession entre fatigue et colère
Trois protocoles en quelques semaines, des incohérences, de grandes difficultés à travailler correctement faute d’information fiables et d’explosion de contaminations : pour les assistantes maternelles, la coupe est pleine.
Le nouveau protocole sanitaire arrivé ce jour, comme d’habitude après une longue attente, n’a pas été concerté avec les représentants des assistantes maternelles, contrairement aux affirmations du secrétaire d’État Adrien Taquet devant l’Assemblée nationale mercredi.
« Deux ans après le début de cette crise sanitaire sans précédent, nous avons l'impression de vivre un jour sans fin, à un détail près, le recul que nous pouvons avoir sur cette situation, la façon dont elle a été gérée et sur le traitement réservé à celles et ceux qu'on a rebaptisé(e)s les seconds de corvée » réagit Stéphane Fustec de la CGT assmat sur son blog.
« Sans gel, sans masques, assistant(e)s maternel(le)s, aides à domicile, caissier(e)s ont permis à notre pays de continuer à répondre aux besoins essentiels de la population. Sans prime, sans revalorisation salariale, sans reconnaissance, les mêmes sont à nouveau appelés en renfort ! » poursuit le syndicat, qui se demande : « à quand des consignes adaptées pour des assistant(e)s maternel(le)s qui exercent au sein de leur propre domicile, prennent des risques pour leur propre santé mais aussi pour celle de leur famille » ?
Professionnelles insécurisées
« C’est hallucinant » réagit Véronique Delaitre, représentante FGTA-FO. « Les assistantes maternelles sont toujours les oubliées, nous représentants de la profession, nous ne sommes pas consultés, il y a plein de choses à revoir sur les protocoles… il y en a marre ! » Au point d’étudier l’opportunité d’un mouvement de grève en se joignant à la manifestation des enseignants prévue le 13 janvier.
« Les nouvelles recommandations allègent le protocole, les assistantes maternelles ne se sentent ni protégées, ni soutenues. Elles subissent, comme toujours, regrette Liliane Delton, secrétaire générale de l’UNSA Proassmat.
« Le fait qu’elles puissent accueillir l’enfant cas contact dans sa famille sur simple attestation parentale insécurise les assistantes maternelles qui craignent certains abus, souligne Sandra Onyszko, porte-parole de l’Ufnafaam. Plus que la colère qui s’exprimait l’an dernier à la suite de la crise sanitaire, ce qui prévaut aujourd’hui c’est une grande fatigue des professionnelles ».