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Plaidoyer pour une « fierté réaffirmée » du métier d’assistante maternelle

Plaidoyer pour une « fierté réaffirmée » du métier d’assistante maternelle
Publié le 01/03/2023
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Les organisations représentatives de la branche des particuliers employeurs se mobilisent contre le risque de « déstructuration du modèle de l’accueil individuel » et « l’ubérisation » des métiers.

L’accueil individuel va mal, le nombre de professionnelles décroit d’années en années, et la prise de conscience des pouvoirs publics a été très tardive. Pour preuve, le comité de filière « Petite enfance » et le groupe de travail de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) n’en étaient encore qu’au stade de l’état des lieux sur la profession en ce début 2023, là où l’urgence impose désormais des mesures et des actions rapides.

Aussi, face à « la déstructuration du modèle d’accueil individuel qui a pourtant fait ses preuves et a démontré sa capacité à s’adapter, notamment durant la crise sanitaire », les organisations syndicales de la branche - CFDT, CGT, CSAFAM, FO, SPAMAF, UNSA – et patronale (FEPEM), ont lancé aujourd’hui un plaidoyer et une lettre ouverte à Jean-Christophe Combe en faveur de la « fierté réaffirmée » du métier d’assistant maternel

Inquiétante ubérisation

« L’ubérisation des métiers de la petite enfance représente un danger pour nos enfants et les familles de nos concitoyens, en contradiction totale avec les nombreux travaux mettant en lumière l’importance des premières années de vie dans la structuration de l’enfant » poursuivent les organisations. Selon elles, les préconisations actuelles des pouvoirs publics, visent à accentuer la marchandisation du secteur, alimentant « les bénéfices d’acteurs économiques plutôt que l’augmentation des salaires ou la diminution du reste à charge des parents ».

Elles s’inquiètent en effet de la teneur du rapport à venir du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) qui doit être voté le 7 mars, et émettre des propositions pour l’accueil du jeune enfant, avant les premières annonces sur le service public de la petite enfance.

Le premier mode d’accueil du jeune enfant est un « modèle vertueux d’emploi responsable et citoyen est caractérisé par une finalité de la relation de travail sans but lucratif ni marchand » rappelle ce plaidoyer.
 

Générations futures

« Ces métiers sont créateurs d’une valeur inestimable, celle de l’investissement dans nos générations futures » poursuivent les acteurs de la branche. Ils rappellent que plus d’un million d’enfants ne sont pas accueillis par un mode d’accueil formel et que 400 000 d’entre eux seraient gardés par leurs parents faute de place adaptée à leurs besoins.

« La valorisation de l’accueil individuel devrait donc être la première préoccupation, fruit de la structuration d’un secteur vertueux et citoyen » soulignent-ils, alors que le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) doit voter le 7 mars le rapport du Conseil de la famille, qui doit émettre des propositions pour l’accueil du jeune enfant, avant les premières annonces sur le service public de la petite enfance.