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Protection de l’enfance : la pression politique s’accentue face à une situation alarmante

Protection de l’enfance : la pression politique s’accentue face à une situation alarmante
Publié le 13/03/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Après le dépôt de plusieurs propositions de commissions d’enquête sur l’Aide sociale à l’enfance, le sujet a provoqué des échanges houleux hier à l’Assemblée.

Trop c’est trop : les décès successifs ces derniers mois d’adolescents placés au sein de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont provoqué une déflagration politique, sur fond de forte mobilisation et multiples alertes des acteurs du secteur depuis septembre.
 

Passe d’armes

Si les avis peuvent diverger sur les solutions à apporter, tous arrivent à la même conclusion : la protection de l’enfance va très mal, et de plus en plus mal, et plus le temps passe, moins l’espoir d’un sauvetage d’ampleur se dessine.

La nouvelle ministre déléguée en charge de l’Enfance et de la Famille, Sarah El Haïry, a pu mesurer hier l’urgence de la situation, et la forte attente d’améliorations, après une passe d’armes en séance publique avec la députée écologiste Sandrine Rousseau. Elle avait été précédée par deux autres questions orales des députées Sophia Chikirou et Eva Sas, celle-ci insistant sur la situation difficile des assistants familiaux.

Une commission d’enquête

Une séquence houleuse alors que deux propositions de résolution visant à obtenir une commission d’enquête sur l’Aide sociale à l’enfance ont été déposées le 6 mars à l’Assemblée nationale. L’une regroupe cent parlementaires de quatre groupes (LFI, LIOT, écologiste et communiste), sous la houlette de la députée LFI Marianne Maximi, l’autre émane du Rassemblement national, déposée par la députée Laure Lavalette.

Mais ce sont les socialistes qui vont prendre la main sur le sujet : le groupe PS à l’Assemblée, à l’initiative de la députée du Val-de-Marne Isabelle Santiago, a décidé d’exercer son droit de tirage sur l’Aide sociale à l’enfance. Cette procédure permet aux groupes d’opposition d’obtenir la création d’une commission d’enquête par an. Celle-ci devrait donc commencer ses travaux dans les prochaines semaines.