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Recruter, former, valoriser : les préconisations du CESE pour les assistants familiaux

Recruter, former, valoriser : les préconisations du CESE pour les assistants familiaux
Publié le 09/10/2024
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Dans un avis publié hier sur la protection de l’enfance, l’institution livre un nouvel état des lieux de l’état alarmant du secteur, et invite à soutenir les professionnels « engagés mais découragés ».

Saisi par le président du Sénat en mars 2024, le Conseil économique social et environnemental (Cese) émet 20 préconisations dans son avis sur la protection de l’enfance publié hier.

Le document insiste sur les « graves dysfonctionnements, notamment institutionnels » du secteur, et le décalage entre les lois, « qui sont bonnes » et leur mise en oeuvre, largement défaillante.
 

Soutenir les professionnels

S’agissant des assistants familiaux, le Cese se prononce pour le renforcement du soutien à la profession et estime que de nouvelles mesures devraient être prises par l’État pour y parvenir.

« Les responsabilités des accueillantes et accueillants familiaux sont lourdes et leur travail est atypique puisqu’exercé à leur domicile » indique le conseil. Il relève que si la loi de février 2022 a revalorisé et uniformisé leur salaire, elle n’a pas réglé la question de la revalorisation des frais.

Meilleure formation

Manque de reconnaissance, d’intégration dans les équipes, invisibilité : le Cese pointe ces constats déjà bien connus mais qui nuisent à l’attractivité, et donc au recrutement d’une profession vieillissante.

Le conseil préconise également de mieux former les professionnels et de mieux les soutenir « pour faire face aux réalités de plus en plus complexes de la protection de l’enfance (grande pauvreté des familles, accroissement des inégalités économiques, violences sexuelles sur les enfants).
 

Modules adaptés

Dans cet objectif, il recommande de créer des modules de spécialisation sur la protection de l’enfance « adaptés aux publics accompagnés, en particulier sur l’impact de la grande pauvreté sur la vie familiale, la gestion de la relation avec les parents, l’impact des violences intra-familiales dans le développement de l’enfant, les conséquences des maltraitances sur le développement, les troubles du neurodéveloppement et quelques notions sur la psychiatrie ».
 

Revalorisation

Le Cese recommande enfin d’augmenter les salaires, mais aussi de permettre aux professionnels de retrouver du sens dans leur métier, en instaurant des temps d’échanges entre les différentes professions du secteur.

« Rien ne se fera sans recrutement de personnels formés et sans une valorisation de leur action » insiste les rapporteures.
 

Rôle de l’État

Sur le plan de la gouvernance, si le Cese ne se prononce pas pour une recentralisation de la protection de l’enfance, il souhaite que l’État réaffirme son rôle et soit le garant d’une stratégie interministérielle redéfinie tous les deux ans.