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Sarah El Haïry nommée haut-commissaire à l’enfance : les réserves du secteur

Sarah El Haïry nommée haut-commissaire à l’enfance
Publié le 05/03/2025
Laetitia Delhon
Journaliste spécialisée dans le travail social et médico-social, la petite enfance et le handicap
Plusieurs associations œuvrant dans la protection de l’enfance peinent à croire à l’efficacité de cette nouvelle fonction et regrettent un manque d’ambition du gouvernement pour l’enfance.

Sans surprise, tant son nom bruissait depuis plusieurs semaines, l’ex-ministre déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles Sarah El Haïry a été nommée haut-commissaire à l’enfance, selon l’annonce officielle faite ce matin par la porte-parole du gouvernement. Cette proche du premier ministre François Bayrou aura pour mission d’apporter « son concours à la définition, la coordination, la promotion, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques conduites en matière d’enfance ».

Placée auprès de la ministre des solidarités et des familles Catherine Vautrin, sa mission couvre « la protection de l’enfance, la santé de l’enfant, le soutien à la parentalité, l’adoption, la petite enfance et l’accueil du jeune enfant », ainsi que « l’élaboration et la mise en œuvre des politiques conduites à l’égard des professionnels de l’enfance ».

Manque de volonté politique

« La création d’un haut-commissariat à l’enfance est un pis-aller, qui ne peut masquer à elle seule l'inaction et le manque de volonté politiques qui prévalent depuis trop longtemps. La haut-commissaire n’aura ni les pouvoirs ni l’autorité d’une ministre », tacle la Cnape, fédération des associations de protection de l’enfance, dans un communiqué. Même teneur du côté de la Dynamique pour les droits des enfants, qui fait part de ses « nombreux doutes (…) sur l’effet réel sur les politiques publiques » d’un haut commissaire et continue à demander un ministère de plein exercice pour l’enfance.

Les deux organisations annoncent toutefois vouloir rapidement entamer le dialogue auprès de Sarah El Haïry afin d’obtenir des mesures concrètes et urgentes.

Déjà courant février, une centaine d’acteurs du champ de l’enfance avait fait part de leur réserve face à la création d’un haut-commissariat, plaidant une fois de plus pour un grand ministère de l’enfance, alors que, notamment, la protection de l’enfance et les modes d’accueil de la petite enfance s’enfoncent dans la crise.