Bug de Pajemploi : le point sur la situation
Le « bug », dont l’origine reste encore inconnu selon la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), aura donc duré au moins deux mois. Deux mois pendant lesquels 6000 parents employeurs, selon les derniers chiffres avancés, auront rencontré des difficultés financières,impactant parfois directement les assistantes maternelles *.
Ce dysfonctionnement informatique a eu lieu fin mai lorsque le versement du Complément mode de garde (CMG), auparavant géré par les Caisses d’allocations familiales (CAF), a été transféré au centre national Pajemploi, géré par l’Urssaf. Ce changement s’inscrit dans le cadre de la réforme de Pajemploi, mais n’impacte pas le service Pajemploi+. De nombreux tests avaient pourtant été effectués en amont de cette migration informatique qui concernait 800 000 parents employeurs.
3000 familles remboursées, 3000 en attente
« Sur ces 6000 personnes, la moitié a été remboursée hier et les 3000 autres devraient l’être en début de semaine prochaine », assure Adrien Gauthier, chargé de communication à Pajemploi. La CNAF affirme de son côté que tous les versements seront effectifs au plus tard vendredi 2 août.
« Quand les situations sont réglées, elles le sont définitivement » assure Adrien Gauthier.
Des agents des CAF ont été chargés de contacter les familles en difficulté et de débloquer des aides d’urgence. « Il s’agissait de deux types d’aides selon les situations : soit un acompte sur prestation (ndlr : une avance sur prestation qui doit en temps normal être remboursé), soit une aide financière individuelle pour les familles les plus en difficulté », détaille Rémi Ghezzi, responsable adjoint du département Enfance, jeunesse et parentalité à la CNAF.
Une communication qui interroge
Mais pourquoi ne pas avoir communiqué plus largement autour de ces difficultés afin d’apporter des réponses aux familles concernées, dont beaucoup se sont tournées vers les réseaux sociaux pour en obtenir ? La CNAF et PAJEMPLOI affirment qu’en pareil cas, cela peut inquiéter inutilement les parents employeurs non concernés et ajouter des difficultés. « Le risque d’informer sur des dysfonctionnements, qui ne sont certes pas acceptables mais ne concernent qu’un faible nombre de familles, est de provoquer un afflux d’appels ou de contacts avec nos services, et donc de ralentir le processus de règlement, affirme Rémi Ghezzi. Or notre priorité était d’identifier les problèmes et d’accompagner au mieux les familles ».
L’UFNAFAAM, alertée sur ces difficultés par des présidentes d’associations départementales, regrette toutefois ce manque de communication. « Si nous pouvons comprendre qu’un nouveau système engendre des dysfonctionnements temporaires, ne pas communiquer dessus peut alimenter tout type de crainte de la part des assistantes maternelles, déjà méfiantes, sur des services comme Pajemploi + » regrette Sandra Onyszko, chargée de communication de l’UFNAFAAM.
Et si ce dysfonctionnement a fortement pénalisé certaines familles, et par ricochet les assistantes maternelles qu’elles emploient, il a aussi conduit au débrayage de plusieurs salariés du centre national Pajemploi au Puy-en-Velay en raison d’une surcharge de travail, selon nos confrères de Zoomdici.fr.